Nous vous proposons un intermède avant de reprendre la publication des interventions du colloque « Faut-il avoir peur ? » Mieux, un dialogue entre deux de nos blogueurs, Thierry Berlanda et Bernard Perret.
Bonne lecture
Trump : le discours de trop
par Thierry Berlanda
Nous avions été nombreux à penser, bien que n’ayant pas de sympathie politique ni personnelle pour Donald Trump, que sa victoire à l’élection présidentielle de l’année dernière n’était pas une aberration, ni logique ni politique, et qu’il convenait au contraire d’en dégager la rationalité. En l’occurrence, l’écœurement suscité dans la population, à tort ou à raison, par la caste régnante, aux membres interchangeables et pleins de morgue, s’était traduit en une sorte de jacquerie à l’échelle de l’Empire : Donald Trump avait été l’emblème de cette ruade populaire contre la collusion financière et le dogme universaliste néo-wilsonien.
Bernard Perret est un des contributeurs de notre blogue. Sa biographie y est disponible. En réponse à la question « Faut-il avoir peur ? » du colloque qu’il a co-organisé, il nous propose ici une vision de l’avenir où la capacité humaine à reconfigurer et créer des institutions apparaît comme une alternative à la (seule) révélation apocalyptique sur laquelle René Girard fondait son espoir. Si la connaissance est essentielle, les pratiques ne sont pas sans efficacité, comme nous l’apprend l’anthropologie.
Bonne écoute de cette conférence, en vous priant de bien vouloir excuser les bruits des travaux.
Nous vous proposons sous forme de « feuilleton » la mise en ligne de l’enregistrement du colloque « Faut-il avoir peur ? René Girard penseur de la violence ».
Ce colloque a eu lieu le samedi 6 mai dernier à l’Institut catholique de Paris. Plus de trois cents personnes sont venues écouter James Alison, Benoît Chantre, Michel Corbin, Jean-Pierre Dupuy, Bernard Perret, Camille Riquier, Jean-Claude Monod, Jean-Louis Schlegel, Michel Serres de l’Académie française.
Nous commencerons donc par l’intervention intitulée « Face à la catastrophe», de Jean-Pierre Dupuy qui a ouvert cette journée .
Jean-Pierre Dupuy, polytechnicien et ingénieur des mines, est professeur émérite de philosophie sociale et politique à l’Ecole Polytechnique, Paris et professeur à l’Université Stanford. Il a fondé le CREA (Centre de recherche en épistémologie appliquée) et enseigné longtemps à l’Ecole polytechnique la philosophie sociale et politique et l’éthique des sciences et des techniques. Il est président du Comité d’Éthique et de Déontologie de l’Institut français de Radioprotection et de Sécurité Nucléaire. Il est directeur de la Recherche de la Fondation Imitatio.
Jean-Pierre Dupuy est l’auteur de très nombreux ouvrages, parmi lesquels : L’enfer des choses. René Girard et la logique de l’économie (avec Paul Dumouchel, 1979) ; La panique (1991) ; Le sacrifice et l’envie (1994) ; Pour un catastrophisme éclairé (2004), Petite métaphysique des tsunamis (2005), La Marque du sacré (2009), et dernièrement La jalousie : Une géométrie du désir (2016).
Nous vous signalons le texte de Jean-Pierre Dupuy écrit en hommage à René Girard.
(Merci de nous excuser pour les bruits qui perturbent à certains moments l’intervention).
PROGRAMME DU COLLOQUE
Matinée
Jean-Pierre Dupuy Face à la catastrophe
Bernard Perret Écologie, institutions et mimesis
Benoît Chantre Terrorisme et démocratie
Camille Riquier Quelle herméneutique de la peur ?
Après-midi
James Alison René Girard et la vertu théologale de l’espérance
Michel Serres Les trois sacrifices
Michel Corbin Grégoire de Nysse et la nature sans mélange du Bien