
Lors d’une manifestation anti-pass sanitaire, une manifestante portait une pancarte où l’on pouvait lire « mais qui ? » ainsi que plusieurs noms majoritairement juifs. La portée antisémite de cet acte n’a pas fait débat et il a été largement condamné et sanctionné. Chaque couche de la société n’a-t-elle pas tendance à se trouver son bouc émissaire ? Y a-t-il des boucs émissaires que l’on n’identifie pas comme tels et donc des auteurs que l’on a plus de mal à sanctionner ?
Bertrand Vergely : Le bouc émissaire dont René Girard a étudié le mécanisme repose sur trois éléments. Le premier réside dans un meurtre collectif pratiqué à l’encontre d’une victime innocente. Le second consiste dans le mythe visant à camoufler ce meurtre en expliquant que la victime est coupable et mérite de mourir. Le troisième concerne l’euphorie provoquée par le fait de tuer et de pouvoir se donner bonne conscience en tuant grâce au fait de transformer la victime en coupable.
Au cours de la modernité, le nazisme a été le modèle de cette logique en faisant des juifs le mal sur terre et du sacrifice des juifs à travers un meurtre de masse le moyen de purifier l’humanité de ce mal. Sur la pancarte brandie par une jeune enseignante lors d’une manifestation à Metz contre le passe sanitaire on pouvait lire les noms de personnalités juives à la fois intellectuelles et économiques jugées responsables de mesures sanitaires qualifiées de liberticide. En dressant ainsi une liste de coupables, cette jeune enseignante a utilisé le procédé habituel alimentant la logique du bouc émissaire. Toutefois, il n’y a pas que l’extrême droite antisémite qui est adepte de cette logique. Le bouc émissaire est un phénomène large qui embrasse toute la société.
Écoutons les discours qui se tiennent autour de nous en politique. Peu ou prou, tous reposent sur l’idée du sacrifice. Le monde allant mal à cause de telle ou telle partie de l’humanité, il ira mieux quand celle-ci aura été sacrifiée.
On a du mal à identifier ces discours ainsi que leurs auteurs comme étant les responsables d’un phénomène de bouc émissaire. Rien de plus normal. Leur discours bénéficiant d’une certaine sympathie voire d’une sympathie certaine, la logique du bouc émissaire qui les imprègne passe inaperçue.
La France admire la Révolution Française qui demeure l’acte fondateur de la République. Elle est persuadée que rien n’est plus évolué, plus humain, plus moral que cette révolution. Pourtant, on y retrouve les trois éléments constitutifs de la logique du bouc émissaire :
1. Des nobles et des prêtres tués par milliers.
2. Le mythe révolutionnaire expliquant qu’étant coupables, alors qu’ils n’avaient rien fait, ils méritaient de mourir.
3. La liesse collective lors de leur exécution.
La Révolution Française a trempé les mains dans le sang des victimes de la terreur. Comme elle jouit d’un fort coefficient de sympathie, on ne dit rien ou on minimise le phénomène en passant très vite à autre chose.
Durant tout le vingtième siècle, le mouvement anticapitaliste n’a cessé de soutenir des régimes totalitaires tuant des innocents par millions, en expliquant qu’étant coupables ils méritaient de mourir et en se réjouissant de la répression à leur égard. L’anticapitalisme appelant à ce que le capitalisme crève et parfois au meurtre des patrons a très bien passé et passe encore très bien. Jouissant d’un fort courant de sympathie, sa violence n’est nullement jugée répréhensible. Au contraire, saluée comme éclairée et éclairante, ses sympathisants n’hésitent pas à être offensifs en défendant avec aplomb les meurtres révolutionnaires.
Actuellement, Emmanuel Macron est régulièrement soit brûlé soit guillotiné en effigie lors de manifestations où la foule applaudit en riant. On minimise ce meurtre symbolique. La haine à l’égard d’Emmanuel Macron étant devenue de bon ton, on s’étonne que ce geste puisse étonner.
Quand la logique du bouc émissaire ne se nourrit pas du mythe révolutionnaire, elle tire sa substantifique moelle de toutes ces petites phrases que l’on entend tous les jours.
Un jeune militant islamiste fait irruption dans une école juive où il tue entre autres une petite fille de quatre ans en lui logeant une balle en pleine tête. Il faut le comprendre : la France avait qu’à ne pas coloniser l’Algérie.
Un attentat islamiste fait plus d’une centaine de morts au Bataclan en 2015. C’est normal. Les Français sont racistes. Ils n’ont que ce qu’ils méritent.
Des militants racialistes revendiquent le droit à un racisme anti-blanc. Ce n’est que justice. Ils ont tant souffert à cause de l’esclavage.
À propos de la logique du bouc émissaire, nous baignons dans l’hypocrisie. Le tueur, c’est toujours l’autre. Jamais soi. Il faut ouvrir les yeux et arrêter de mentir. Le tueur c’est soi et pas l’autre à chaque fois que l’on dit : « C’est bien fait pour lui … Il l’a bien cherché … Il ne l’a pas volé ». Dans ces petites phrases que l’on entend tous les jours, il y a tout ce qui active la logique du bouc émissaire ; la joie de faire souffrir et de tuer.
Cette recherche du bouc émissaire témoigne-t-elle du délitement de notre société et du manque de socle commun ? Le Covid est-il particulièrement propice à ce phénomène?
Bertrand Vergely : Dans la société, il convient de distinguer deux sociétés. La première est la société primaire reposant sur des mécanismes archaïques. La seconde est la société réelle reposant sur des principes élevés.
La société primaire renvoie au phénomène des bandes. Pour se rassurer, les jeunes créent des agglutinations affectives où chacun trouve un semblant de reconnaissance pour peu qu’il obéisse aux codes et aux rites édictés par la bande.
On parle de bandes pour désigner ces agglutinations affectives. Le terme est révélateur. On est bandé au sens de lié pour peu que l’on respecte la règle du lien qui organise la bande.
Quand elles respectent la loi interdisant la violence, ces bandes vont de la bande de copains au groupe de supporters. Quand elles ne la respectent pas, elles donnent les bandes de voyous et de bandits.
Les bandes délictueuses et délinquantes reposent sur la dualité amis-ennemis. La règle est simple. On fait partie de la bande en respectant ses règles ? On est un ami. On ne fait pas partie de la bande ? On est un ennemi.
On ne peut pas dire que ces bandes ne sont pas sociales. Puisqu’elles permettent à des individus de se rassembler en constituant un groupe organisé, elles sont sociales. Toutefois, en étant primaires et exclusives, on ne peut pas dire qu’elles sont sociales. D’où leur limite et le fait que la véritable société est à chercher ailleurs, dans des formes d’organisations humaines faisant société non pas à partir d’agglutinations affectives, mais autour de pensées morales, philosophiques et spirituelles capables d’emmener l’humanité vers le haut.
Comme le monde contemporain est un monde de masses, il y a beaucoup de socialité primaire. Toutefois, malgré tout, la société se fonde encore sur des pensées capables de l’emmener vers le haut. Si cette socialité élevée n’existait pas, tout aurait sombré depuis longtemps dans la barbarie et le chaos. Or, tout n’a pas encore sombré dans la barbarie et le chaos.
Durant le Covid, la France a connu une socialité respectable et digne, la société jouant globalement le jeu en respectant le confinement. Certes, elle n’avait pas le choix. Il n’empêche. Elle a accepté de ne pas avoir le choix en choisissant de ne pas avoir le choix. Aujourd’hui, à l’occasion du passe sanitaire, nous assistons à un phénomène qui a commencé bien avant les Gilets Jaunes, curieusement avec Emmanuel Macron.
Quand celui-ci prend le pouvoir, il se présente comme un candidat antisystème. Il écrit un ouvrage appelé Révolution. Il casse l’opposition droite-gauche qui organisait la cinquième République, en créant un parti rassemblant des politiques de droite et de gauche.
Quand les Gilets Jaunes apparaissent, que font-ils ? La même chose qu’Emmanuel Macron. Ils sont antisystème et au-delà de la gauche et de la droite. Ils croient être contre Emmanuel Macron dont ils brûlent l’effigie dans la liesse lors de manifestations avant de saccager les centres des grandes villes. Ils ne sont pas contre Emmanuel Macron. Ils sont dans un mimétisme à l’égard de celui-ci en voulant lui voler le leadership en matière d’antisystème.
Aujourd’hui, avec le mouvement anti-vacc et anti-pass, rebelote. Que veut ce mouvement ? Devenir le nouveau leader du mouvement antisystème en se servant de la question du vaccin et du passe sanitaire pour cela.
René Girard en analysant la logique du bouc émissaire a fait une découverte : le bouc émissaire prend sa source dans le mimétisme. Quand on est jaloux de quelqu’un, on le hait parce qu’on l’aime. Comme on le hait parce qu’on l’aime, on aime le haïr en le chargeant de tous les maux du monde.
Les Gilets Jaunes et le mouvement anti-vacc et anti-pass haïssent Emmanuel Macron parce que secrètement ils en sont jaloux. Ils veulent lui ravir le leadership en matière d’antisystème.
Depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé, la société ne fait pas société autour d’une société élevée. Elle fait société autour de la bataille pour être le leader de l’antisystème. Cette manière de faire société a commencé avec Emmanuel Macron lui-même quand il s’est présenté comme étant le candidat antisystème. Elle se poursuit au-delà de lui et contre lui, les Gilets Jaunes et le mouvement anti-pass se présentant comme les porteurs de l’antisystème face à Emmanuel Macron devenu l’incarnation du système.
D’où la transformation de l’espace social en une multiplicité de bandes. S’il y a la bande présidentielle, la bande de la santé, il y a la bande des Gilets Jaunes, la bande des anti-vacc et celle des anti-pass. La France était la France des partis. Elle n’est plus la France des partis mais celle des bandes. On pense qu’elle est divisée. Elle ne l’est nullement. Fascinée par le fait d’être antisystème, elle se rassemble autour de la bataille pour en devenir les maîtres.
Quels sont les risques que font peser sur la société française cette multiplication des boucs émissaires ?
Bertrand Vergely. Une société fait société autour de ce qu’il peut y avoir de plus élevé dans l’humanité. Rien n’étant plus élevé que les grandes figures morales, philosophiques, artistiques et spirituelles, une société se construit autour de ces grandes figures.
Le contact avec ces figures révélant des trésors, une société fait société autour du partage de ces trésors. Lorsque l’on est gouverné par la logique du bouc émissaire, gouverné par la haine, l’obsession et la fantasme, pensée, morale et esprit disparaissent. Disparaissant, on débouche sur un monde vide, régressif et obscur.
Une société fait société autour de l’humanité vécue comme un tout. Lorsque la logique du bouc émissaire s’installe, là où il y a unité inspirée par le tout, il y a fragmentation et remplacement de l’humanité par la logique des camps. On était humain parce que l’on avait un esprit et une conscience. On devient humain parce que l’on est dans le bon camp face au camp ennemi.
Enfin, on fait société parce que l’on a une vision large de la destinée humaine, fondée sur la volonté de participer à l’extraordinaire aventure du phénomène humain. Quand on est gouverné par la logique du bouc émissaire, là où il y a sens de l’histoire et du phénomène humain, il y a régression intellectuelle, morale et spirituelle. Au lieu d’être unie, la société devient un patchwork de bandes et de réseaux identitaires, minoritaires et communautaristes avec chacun son bouc émissaire, son ennemi, sa haine. Là où il y avait le plaisir de converser, il y a la peur de s’exprimer et de parler ; les minorités faisant régner un climat de terreur idéologique sous prétexte de se protéger, on n’ose plus parler de rien. La moindre critique étant interprétée comme une atteinte au droit d’exister, on préfère se taire. Une société se fonde sur le fait de cultiver ce qu’elle a de meilleur dans tous les domaines. Quand le bouc émissaire installe sa logique, ce n’est plus la culture qui inspire les esprits, mais la brutalité grossière et aveugle.
Le bouc émissaire des libéraux est tout trouvé quand à lui c’est le pauvre et l’homme incompétant (de quoi au juste?). Avant d’enfoncer des portes ouvertes je rappel que les socialistes Boliviens victimes d’un coup d’état étaient ici considérés comme d’horribles égorgeurs de Janine Anez. (mensonge absolu)
Depuis procès juste équitable.
Pas sûr en effet qu’après un coup d’état de Marine Lepen la société Française puisse être aussi résiliente.
Toute mon admiration à Evo Morales.
Et petit rappel ont été éborgnés des citoyens français qui pour certains ne manifestaient même pas lors de l’épisode des gilets jaunes.
C’est également un sacrifice institutionnel. L’institution de la violence aucun article dessus motus.
Les pauvres sont violents (comme de nombreuses strates de la société) Quid des bourgeois?
8 millions de pauvres en France?
Ce n’est pas un sacrifice?
C’est une mort lente est sociale favorisée par Macron?
Non?
Le fait que des mannequins soient brulés représentation ne raconte rien sur le meurtre bien réel de Zineb Redouane par la police française.
Je rappel que à force de raconter n’importe quoi en Colombie a été prouvé que 80% des crimes de guerres ont été commis par des milices d’extrême droite au service de libéraux tels que vous.
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Et sociale évidemment.
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Proscenium25,
d’une part, Jeanine Añez n’a jamais eu 41% de votes en deuxième tour en Bolivie; d’autre part, Marine Le Pen devrait prendre le pouvoir d’un gouvernement voulant avoir un quatrième mandat de suite, ce qui serait inconstitutionnel en France comme l’était ici, en Bolivie, et avoir le support de la population dans les rues (les Gilets Jaunes sont lepénistes au sens où ils sont antisystèmes ?). Je ne vois pas très bien la comparaison possible. La comparaison semble plutôt le produit d’une certaine misogynie contre les femmes blondes (ou les femmes qui désirent l’être).
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Je rappel également que la phrase « il y a de bons Khmers rouges » ne sort pas de la bouche de Brejnev ni d’Andropov mais de la bouche de Margaret Tatcher.
Hein.
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Il me semble que, au-delà de la logique de meute régressive bien décrite et dont l’Histoire n’est que la répétition, nous devrions aller jusqu’à ce que décrit Girard dans le chapitre de « Je vois Satan… » où la logique mimétique amène à s’identifier à la victime, ce qui est positif, mais pour mieux repaganiser le souci des victimes, et continuer à discriminer, mais au nom des discriminations.
Une sorte de tiroir au fond du tiroir qui ne fait qu’enfoncer la conscience que nous aurions du phénomène en une inconscience redoublée, et de refaire du mythe sur la révélation de son erreur mensongère.
La piste, il me semble, pour démêler l’écheveau, serait dans une meilleure compréhension de la genèse sacrée qui, de la victimisation, crée divinité, amenant aux aberrations woke, voire sionistes, où, s’il n’y a pas discrimination, il ne peut y avoir constitution systémique de la minorité en État, dans le cas d’Israël, ou en parti politique pour les noirs, les homos, qui n’auraient pas de raison d’exister s’il n’y avait pas discrimination, et qui ne savent que redoubler la dissimulation du vice :
« mais on a voulu provisoirement prévenir l’erreur funeste qui consisterait, de même qu’on a encouragé un mouvement sioniste, à créer un mouvement sodomiste et à rebâtir Sodome. Or, à peine arrivés, les sodomistes quitteraient la ville pour ne pas avoir l’air d’en être, prendraient femme, entretiendraient des maîtresses dans d’autres cités, où ils trouveraient d’ailleurs toutes les distractions convenables. Ils n’iraient à Sodome que les jours de suprême nécessité, quand leur ville serait vide, par ces temps où la faim fait sortir le loup du bois, c’est-à-dire que tout se passerait en somme comme à Londres, à Berlin, à Rome, à Pétrograd ou à Paris. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_%C3%80_la_recherche_du_temps_perdu_%C3%A9dition_1919_tome_9.djvu/48
Nous marchons véritablement ici sur un fil qu’il est difficile de définir et où, manifestement, la volonté de vivre notre humanité ne suffit pas pour se débarrasser du désastreux réflexe archaïque.
Le lâcher-prise du pardon est à mon sens ici indispensable, et l’identification à la victime ne suffit pas si celle-ci n’est pas pardonnante, brisant alors à tout jamais le cycle infernal vengeur, évitant l’amnésie de la crise qui a ramené la paix, et permettant alors enfin de commencer à travailler sur notre réalité ainsi révélée, proposant le modèle ineffable qui ne fait plus du sacrifice condition du retour au calme, mais de sa prise de conscience dans le pardon.
Nous restons mimétique et n’existons que dans une relation qui ne trouvera son équilibre qu’en renonçant à la domination ou à la soumission, en renonçant à l’illusoire possession qui réduit les êtres à des objets, et dans ce geste mutuel d’imitation alors sanctifié, accédons au pardon des offenses, pardonné comme nous pardonnons.
Le mimétisme, outil mirifique et si dangereux, est alors retourné comme un gant, et Satan retourne au trou qu’il n’aurait jamais dû quitter.
Il se trouve que nous sommes encore discriminé pour cela, gardons-nous de croire qu’ainsi nous devenons des dieux, répétant le mensonge.
Il suffit d’être courageux comme le modèle nous l’a enseigné et que Girard et tous les justes ont su transcrire, il n’y a d’autre héroïsme en ce bas-monde que de se reconnaître soi-même persécuteur, d’avoir cruellement conscience de cette réalité que nous vivons en nos relations, espérant avoir la chance que la réciprocité ainsi positivé nous permette de rencontrer ce qui n’est autre que l’Amour, et d’accepter cette chance insigne qu’alors Il nous offre d’en être ainsi les témoins, au prix du martyr s’il le faut, qui n’est plus un sacrifice mais sa révélation.
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Oui, tout à fait d’accord , cela renvoie a l’idée de la victime pardonnante de James Alison , pour sortir par le haut de la logique de cour de récréation ,de se jetter chacun son tour ses boucs émissaires à la figure !.
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Ce gargarisme girardien donne la nausée à force d’hypocrisie. Comment peut-on dévoyer à ce point la pensée de René Girard qui, en authentique chrétien, n’a eu de cesse de nous rappeler le fait que nous sommes aveugles à nos propres boucs-émissaires ?
Que l’article puisse se conclure par l’idée tellement vraie que « les minorités faisant régner un climat de terreur idéologique sous prétexte de se protéger, on n’ose plus parler de rien » alors qu’il débutait par la mise au pilori « unanime » de Cassandre Fristot est, en soi, un signe éloquent d’aveuglement sur la propension toute mimétique de l’auteur à s’inscrire dans un consensus violent en toute inconscience, en toute irresponsabilité, en toute « innocence » alors même qu’il dénonce cette pratique tous azimuts.
L’oeuvre de Girard a un demi-siècle, et on en est encore là ?
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