Philippe Barbarin est-il un bouc émissaire ?

par Pierre-Yves Gomez

Nous partageons ici l’interrogation publiée dans le Figaro par Pierre-Yves Gomez, professeur d’université d’économie qui enseigne à Lyon où il dirige notamment l’Institut français de gouvernement des entreprises en éminent penseur girardien qu’il est depuis les débuts de ses recherches. Une question qu’il faudrait effectivement se poser avant d’émettre nombre de jugements.

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2019/03/29/31003-20190329ARTFIG00054-philippe-barbarin-est-il-un-bouc-emissaire.php

 

2 réflexions sur « Philippe Barbarin est-il un bouc émissaire ? »

  1. Merci de publier sur notre blogue cet article du Figaro. Voici la réflexion qu’il m’inspire : en fait, il nous est très difficile de déceler en nous l’injustice qu’il y a presque toujours dans notre façon de dénoncer l’injustice : l’espèce de joie malsaine qui accompagne trop souvent la condamnation d’actions répugnantes, mêlant le désir de vengeance et le soulagement de n’être pas soi-même « pervers » à ce point-là; le passage à l’acte nous est aussi incompréhensible et imprévisible qu’une catastrophe naturelle et sans doute, nous inspire-t-il un archaïque sentiment d’épouvante. Bref, s’il est vrai que nous sommes mimétiques (j’attends toujours la preuve du contraire !), la lâcheté qui consiste à faire partie des accusateurs plutôt que des défenseurs et qui nous porte, dirait Spinoza, à rire, pleurer et haïr au lieu d’essayer de comprendre, est quasiment unanime. Sous l’angle du mimétisme, où est la différence entre « bêler comme des agneaux » ou « hurler avec les loups » ? Michel Serres avait finement remarqué que dans la fable de La Fontaine, Le Loup et l’Agneau, le vrai bouc émissaire serait moins l’agneau, non seulement victime-née mais, accusé à tort et dévoré, victime certifiée, que le loup, mythiquement chargé de tous les vices, victime réelle (parce que dissimulée sous la figure du bourreau) de la vindicte des bergers que nous prétendons être.
    Socrate nous a donné une tâche : « Connais-toi toi-même ». Girard, lui, propose une méthode : « demande-toi qui tu accuses et pour quoi faire. »

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