L’ère de la post-vérité

  par Christine Orsini        

Le néologisme post-vérité, dernier avatar de l’ère post-moderne, fait couler beaucoup d’encre depuis que le dictionnaire d’Oxford l’a élu, en 2016,  « mot de l’année ». C’est un choc, tout de même, « la vérité est morte » comme « Dieu est mort ».  Ainsi, ce n’est pas seulement l’erreur, c’est aussi la vérité qui est « humaine, trop humaine ». Elle a fait son temps. La simple question « est-il vrai que la vérité n’existe plus ? » est une incongruité. Elle rappelle l’impasse logique du « menteur » : s’il ment, il dit vrai et s’il dit vrai, il ment. Pour un girardien, l’effacement de la différence entre une opinion vraie et une opinion fausse, c’est, sur le plan de la pensée, le stade ultime de l’indifférenciation en quoi consiste la violence. Il nous faut comprendre comment on en est arrivé là !  Si la perspective de la fin de la vérité est impensable, la preuve est faite qu’on peut penser que la vérité n’est plus une fin. On doit donc se poser la question de son effacement progressif, si ce n’est du vocabulaire, au moins des objectifs à atteindre ou des garanties à fournir quand on se mêle de prendre la parole en public : cela concerne les professeurs, les journalistes, les politiques et, pourquoi pas, la conversation entre amis.

               La post-vérité a un synonyme : post-factuel.  Ce qui s’est évaporé n’est rien moins que le rapport du discours aux faits. Je sais, les philosophes ont tendance à se questionner sur la réalité, ne suis-je pas en train de rêver, ainsi doute Descartes  et Nietzsche est souvent cité « Il n’y a pas de faits, il n’y a que des interprétations ». N’empêche que lorsque, récemment une porte-parole de Donald Trump a déclaré « Les faits ne sont pas vraiment les faits, tout le monde a sa manière de les interpréter comme étant ou n’étant pas la vérité, il n’existe  plus malheureusement une chose comme les faits. » nul n’a entendu là une profession de foi philosophique.  Cette dame essayait de justifier les bullshits du nouveau président, en enfouissant ses mensonges sous un plus gros !

          Comment peut-on prendre congé des faits en politique ? La définition du dictionnaire d’Oxford de la post-vérité est : « Ce qui fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les émotions et opinions personnelles. » On voit deux choses : 1) c’est une définition prudente, l’oubli des faits est circonstanciel.  2) ces « circonstances », tout le monde les a à l’esprit ; il s’agit des  deux événements politiques majeurs de l’année écoulée que sont le Brexit et l’élection de Donald Trump. Et on respire : il n’y a rien de nouveau sous le soleil, que faisaient d’autre les Sophistes, du moins tels que les a éternisés Platon, si ce n’est d’instruire les politiques à caresser dans le sens du poil le « gros animal » de Simone Weil ?

                   On aurait tort, cependant, de ne pas voir la nouveauté de la chose. D’abord, l’ère de la post-vérité est intrinsèquement liée à la révolution numérique, à l’apparition d’un monde « virtuel », au règne d’internet et des réseaux sociaux. Dépersonnalisée, avec des « pseudos » pour auteurs, l’activité journalistique qui s’y déploie ne connaît pas de règles déontologiques et ne vérifie rien. A contrario, n’importe quelle rumeur complotiste peut circuler, qui conteste frontalement la réalité des faits. Ensuite, et c’est cela qui réclame attention, peut-on encore parler de mensonge dans le cas du manipulateur en politique qui, à la différence du menteur, ne se réfère pas à la vérité pour la dissimuler aux autres, mais tout simplement n’en a cure et poursuit ses objectifs sans jamais en tenir compte ? Un homme honnête peut même être  indifférent à la vérité, c’est sans doute le cas de Benoît Hamon, s’adressant aux téléspectateurs pour leur confier qu’il n’a pas de vérité à faire  partager, que son but, c’est de faire battre le cœur de la France… La vérité est pour les post-modernes, soit une illusion, soit même un mensonge ; car il n’y a pas UNE vérité mais plusieurs et celui qui croit en LA vérité, une vérité qui ne serait pas seulement la sienne, s’il est de bonne foi, est un « croyant » qui s’ignore, s’il l’est moins, un « fasciste » ou un fanatique. Voilà où nous en sommes.

                     Dans son premier livre, Girard traite d’un « mensonge », qualifié de romantique pour des raisons esthétiques : c’est la fausse promesse d’autonomie faite à l’individu moderne, délivré de toute attache religieuse, traditionnelle et naturelle, l’individu « né libre ». La promesse n’est pas seulement politique, elle est métaphysique. Il s’agit d’un mensonge plus que d’une illusion parce que l’homme moderne est pris au piège de l’orgueil.  Ailleurs, Girard a magnifiquement décrit l’Etranger de Camus comme un héros typiquement romantique, revendiquant sa solitude et son étrangeté (il ne pleure pas à l’enterrement de sa mère) jusqu’au supplice qui lui est réservé, non parce qu’il a commis un meurtre, mais à cause de sa singularité. Plutôt mourir que d’être « comme tout le monde ». Aujourd’hui, le héros romantique, c’est le super-héros, qui a tous les pouvoirs, alors que le héros de Camus n’avait que celui de faire l’unanimité contre lui. Mais il s’agit du même mensonge que l’on se fait à soi-même, en revendiquant sa solitude et son originalité. « Moi, je suis seul et eux, ils sont tous » dit  un personnage de Dostoïevski.

                    Ce bref rappel du « mensonge moderne » peut nous aider à entrevoir à quel niveau de profondeur notre souci de la vérité est enfoui. Nous savons d’expérience que la promesse d’autonomie est fausse. Mais « la vérité de tous est enfouie profondément dans la conscience de chacun. » écrit Girard. La vérité de tous, c’est la nature mimétique du désir humain, désir d’être plus que de posséder, qui se traduit dans les sociétés démocratiques, avec la libération du désir et l’égalité des conditions, par l’imitation conconcurrentielle de tous par tous, donc une dissolution des différences, une désagrégation du tissu social, tout cela « sans emballement catastrophique ni résolution d’aucune sorte ». Les surenchères de la démystification dont les « maîtres du soupçon », Marx, Nietzsche et Freud  ont montré la voie, ont mis à mal le monde de l’éducation : la substitution au précepte socratique « connais-toi toi-même » du mot d’ordre de la modernité : « sois toi-même », puis de celui des « postmodernes » : « sois heureux ! » a produit des ravages dans les universités américaines où se forgent les élites.

                    Il faut lire le  best-seller d’Allan Bloom, The Closing of American Mind dont le titre français est « l’âme désarmée » (1987) pour comprendre en profondeur et avec le recul de l’humour, cette faillite des élites américaines (pas seulement américaines) d’où résulte le « nouvel ordre mondial ». Bloom y explore la bêtise des gens savants, tellement plus pernicieuse, selon Molière, que celle des ignorants. La culture moderne a renoncé à tirer les âmes vers le haut en creusant un abîme  entre les faits, connaissables objectivement par les sciences, et les valeurs, par essence subjectives. Le diktat de « l’ouverture » aux autres cultures, mises a priori sur un pied d’égalité avec la nôtre, (l’ethnocentrisme, quelle horreur, c’est pourtant ce que toutes les cultures ont en commun) a engendré le relativisme culturel qui signifie le relativisme de la vérité en matière de normes morales ou esthétiques. Tout ce qui relevait du jugement, visant l’universalité et l’accord des esprits et pouvant être objet de discussion, a été livré aux préjugés culturels et, enfin, à l’opinion de chacun. Dans ce climat, dit Bloom, sans modèles transcendants pour nourrir leur âme, les étudiants apprenaient à douter des croyances avant même de croire à quelque chose.

                Le relativisme n’épargne pas non plus le domaine scientifique. Une armée de savants, preuves en mains, ne peut éteindre les polémiques sur la nuisance des perturbateurs endocriniens ou sur le désastre planétaire du réchauffement climatique. «  Le terme de « post-vérité » qui semble une notion nouvelle dont les médias parlent beaucoup est en réalité une forme de mensonge à laquelle les climatologues sont confrontés depuis longtemps. » écrit S. Foucart dans Le Monde du 26 Déc.2016. Les groupes de pression qui défendent les thèses climato-sceptiques s’emparent de l’incertitude, qui est le moteur de la science,  pour semer le doute en alimentant des polémiques qui servent des intérêts privés et nationaux.

                     A l’issue de cette réflexion, on peut proposer le dilemme suivant : « L’ère de la  postvérité » est-elle l’expression d’un constat d’échec de toutes les idéologies (les « totalitaires » mais aussi celles, « libérales »,  qui ont massacré l’éducation des élites aux USA et en Europe en asséchant leur âme) et donc un retour en force du pragmatisme tout terrain ? Ceux que le narcissisme fou de Trump inquiète cherchent à se rassurer en tablant qu’il est pragmatique, attitude sans noblesse mais après tout raisonnable. Ou bien s’agit-il de légitimer le règne de la désinformation et du mensonge imposé par les détenteurs du capital industriel et commercial des nations « civilisées », apparemment soutenus par la nouvelle administration américaine ?

                  René Girard, à l’écart des modes, a passé toute sa vie intellectuelle à construire une longue argumentation dont le but est de révéler des « choses cachées », des vérités anthropologiques qui se rapportent à une réalité factuelle et même événementielle. Ces vérités donnent du sens à l’aventure humaine, à son histoire et préhistoire et aux temps que nous vivons. Pour les disciples d’un tel « modèle »,  il va de soi d’être en état de vigilance et de résistance à l’égard de cette soi-disant « ère de la post-vérité ».

Christine Orsini, 1er février 2017

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6 réflexions sur « L’ère de la post-vérité »

  1. Juste quelques illustrations complémentaires. La merveilleuse locution « La voix méconnue du réel » qui servit de titre à un recueil d’essais traduits de l’anglais de René Girard révèle aussi ce qui fut sa quête et son rapport à la vérité. Quant à la légitimation du règne de la désinformation, rappelons-nous le succès que connaît depuis quelques temps le « story telling » : on raconte désormais une histoire de manière à convaincre les auditeurs comme on racontait des bobards autrefois, mais sans en être dupe. Et que dire de la dernière invention des communicants de la Maison Blanche qui parlent désormais de faits alternatifs. Dans l’Evangile de Jean, il est dit du diable qu’il « est menteur et père du mensonge » (8:44). On dirait qu’il reprend du poil de la bête.

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  2. La post-vérité est une formule forgée sur le modèle de celles créées par les historiens pour nommer des sous-périodes historiques : post-classicisme, post-romantisme, post-modernisme, etc.
    Ces façons de distinguer dans une période ou un mouvement historique un avant (pré-xxx) et un après (post-xxx) est tout-à-fait légitime. Elle permet d’affiner l’analyse d’un sujet d’histoire.
    En revanche, la notion de post-vérité est une imposture car elle est le masque d’un mensonge. Ce masque est adroitement formulé, il faut le reconnaître, puisqu’il a l’air d’être le nom
    d’un nouveau concept historique. Nous ne devons pas nous laisser piéger par cette habileté de langage. De même que le révisionnisme est une entreprise d’effacement de la mémoire en vue
    de faciliter des projets politiques que cette mémoire discrédite ou affaiblit, de même la notion de post-vérité dissimule le projet de mentir à l’opinion. De fait, elle ouvre à la propagande un accès subreptice
    aux démocraties qui, par nature, lui sont fermées.

    Ces deux articles illustrent très opportunément cette idée simple.

    Thierry

    La réalité alternative de Donald Trump
    Vexés par la faible participation à la cérémonie d’investiture, le nouveau président et son équipe préfèrent s’appuyer sur des « faits alternatifs ».
    DE NOTRE CORRESPONDANTE À WASHINGTON, HÉLÈNE VISSIÈRE
    Publié le 23/01/2017 à 13:04 | Le Point.fr
    C’est un échange extraordinaire qui résume assez bien la nouvelle présidence Trump. Samedi, Sean Spicer, le porte-parole de la Maison-Blanche, a attaqué violemment lors de son premier briefing les journalistes. Il les a accusés d’être subjectifs et d’avoir sous-estimé à dessein le nombre de participants à la cérémonie d’investiture du nouveau président. « Jamais plus grande foule n’avait assisté à une investiture, point final », a clamé Sean Spicer même si les photos, les statistiques de fréquentation du métro, les tribunes à moitié vides attestent du contraire. L’investiture de Barack Obama en 2009 avait rassemblé beaucoup plus de monde.
    Samedi matin, lors d’un talk-show, un autre journaliste a demandé à Kellyanne Conway, l’ex-directrice de campagne de Donald Trump devenue sa conseillère, pourquoi le porte-parole du président avait éprouvé le besoin de mentir. Elle a eu cette réponse admirable : ce n’est pas un mensonge, Sean Spicer a présenté « des faits alternatifs », a-t-elle affirmé avec assurance. « Les faits alternatifs ne sont pas des faits. Ce sont des mensonges » a rétorqué, interloqué, le journaliste.
    L’expression « faits alternatifs » (#alternativefacts) a aussitôt fait la joie de Twitter qui s’est déchaîné :
    La prochaine fois que je suis en retard pour le boulot, je dirai à mon patron que je ne suis pas en retard, que j’ai utilisé un « réveil alternatif ».
    J’ai essayé de mettre #alternativefacts sur ma déclaration d’impôts et maintenant je suis en taule pour au moins 15 ans.
    La prochaine fois que je suis arrêté par les flics, je vais leur dire que je respectais la limitation de vitesse alternative.
    Qui a le plus gros (audimat) ?

    L’amour de l’exactitude des faits n’a jamais été un point fort de Donald Trump et de son équipe. Et la question de l’affluence à son investiture est apparemment un sujet très sensible. Il y est revenu maintes fois ce week-end. Samedi, lors de sa visite au siège de la CIA, après avoir insulté de nouveau les médias, il a déclaré qu’il semblait « qu’un million, un million et demi de gens » étaient venus l’acclamer – alors que les estimations tablent plutôt sur 250 000. Il a aussi assuré que la pluie s’était arrêtée pendant son discours, ce qui est absolument faux.
    Dimanche matin, il s’est vanté, via Twitter, de son audimat, plus important que celui de l’investiture de Barack Obama en 2013. C’est vrai, mais il a oublié de mentionner qu’Obama avait fait largement mieux en 2009… Dans la foulée, le dictionnaire Merriam-Webster s’est fendu d’un tweet facétieux : « Un fait est une information présentée comme ayant une réalité objective »…

    Réalité alternative : Kellyane Conway
    évoque un massacre… imaginaire
    Bourde ou « fait alternatif » ? La proche conseillère de Trump s’est référée à un massacre qui n’a jamais eu lieu, en voulant défendre le décret anti-immigration.
    SOURCE AFP
    Publié le 03/02/2017 à 16:40 | Le Point.fr
    Une star est née… Elle travaillait jusqu’alors comme porte-parole de Donald Trump. Depuis quelques semaines, elle s’accapare presque autant les feux médiatiques que son patron – un exploit – grâce à ses déclarations fracassantes. Kellyanne Conway, qui a remis au goût du jour l’expression « faits alternatifs » lors de la polémique sur le nombre de personnes ayant assisté à l’investiture de Donald Trump, était interrogée par la chaîne MSNBC jeudi soir. Elle a défendu le décret anti-immigration du président en estimant qu’il était identique à une mesure prise par son prédécesseur Barack Obama. Jusque-là, tout est normal.
    « Je parie que ce sont de nouvelles informations pour les gens que le président Obama a suspendu durant six mois le programme pour les réfugiés irakiens après que deux Irakiens entrés dans le pays se sont radicalisés et ont planifié le massacre de Bowling Green. Cela n’avait pas été couvert » par les médias, a-t-elle affirmé en interview. Sauf qu’il n’y a jamais eu de massacre à Bowling Green, petite ville tranquille du Kentucky.
    Kellyanne Conway a vendredi tenu à clarifier ses propos. « Les erreurs de bonne foi peuvent arriver », a-t-elle expliqué sur Twitter, tout en pointant du doigt les « erreurs » faites par de « nombreux médias » concernant l’administration Trump.
    Deux inculpations en 2011

    Deux Irakiens habitant à Bowling Green ont bien été inculpés en 2011 pour avoir essayé d’envoyer de l’argent et des armes à Al-Qaïda, et pour avoir utilisé des bombes artisanales contre des soldats américains lorsqu’ils étaient en Irak. Les deux purgent actuellement de longues peines de prison. Après cette affaire, Barack Obama avait ordonné un renforcement des contrôles des antécédents pour les réfugiés irakiens, mais il n’a jamais suspendu le programme d’accueil, a souligné le Washington Post. Vendredi, Mme Conway a tenté de se défendre sur Twitter en renvoyant à un article de 2013 en lien avec les deux Irakiens de Bowling Green, expliquant que les États-Unis pourraient avoir laissé entrer des dizaines de terroristes dans le pays. Donald Trump a signé il y a une semaine un décret suspendant l’entrée aux États-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane et des réfugiés, ce qui a provoqué un tollé à travers le monde.
    Kellyanne Conway avait évoqué des « faits alternatifs » quand le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, avait, contre toute évidence, affirmé que la cérémonie d’investiture de Donald Trump avait rassemblé le 20 janvier « la plus grande foule jamais vue lors d’une investiture, point barre ». Plusieurs médias ont rapidement relevé que le terme utilisé par Kellyanne Conway était employé dans le roman 1984, qui décrit une société dans laquelle le gouvernement contrôle étroitement l’information. L’auteur, le Britannique George Orwell, introduit la notion de « double pensée », qui amène le gouvernement à fabriquer sa version des faits et à l’imposer comme « vérité », qui cohabite avec le réel.

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  3. Comme souvent je serais tenté de me faire l’avocat de Lucifer ( « celui qui porte la lumière »). Les USA ont longtemps vécu sur le mythe du « melting pot » ou creuset dans lequel différents citoyens de nombreux pays tentaient de fusionner sous la bannière étoilée après avoir séjourné à Ellis Island.
    On assiste aujourd’hui avec l’élection de D. Trump à un bouleversement politique majeur et qui plonge dans le désarroi l’intelligensia autoproclamée mondiale ( presse et milieux « artistiques ») très éloignée de toute idée de travail.
    Je crois qu’il faut attendre avec vigilance les effets de cette politique dont je conviens qu’elle puisse être ressentie comme brutale.
    Les temps changent, soyons résolument dans l’action: les hommes et femmes politiques doivent comme la finance et les banques être remis à leur place pour libérer l’humain et le vivant.

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    1. Merci pour votre commentaire. J’approuve votre prudence dans le jugement. La vérité n’est pas une « valeur » mais de l’ordre de la nécessité. Plus angélique que luciférien, l’honnête homme attend de voir.

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  4. « Les groupes de pression qui défendent les thèses climato-sceptiques s’emparent de l’incertitude, qui est le moteur de la science, pour semer le doute en alimentant des polémiques qui servent des intérêts privés et nationaux. »

    C’est un fort mauvais exemple me semble-t-il puisque c’est le GIEC qui, aujourd’hui, alimente d’une part les intérêts privés gargantuesques des énergies renouvelables et, d’autre part, l’interventionnisme étatique fondé sur les idéologies ruineuses et contre-productives du développement durable et de la transition énergétique. Les groupes de pression climato-sceptiques, et les pays en développements dont ils défendent objectivement les intérêts, sont les boucs émissaires de la religion archaïque qu’est l’écologisme.

    Cependant, le choix de l’exemple est symptomatique puisqu’il révèle en creux la source commune du chagrin des journalistes et climatologues officiels, les Lyssenko de l’information et de la science d’Etat. La post-Vérité n’est jamais pour eux que le symbole d’une perte terrible: celle du confortable monopole qu’ils pensaient avoir obtenus, ad vitam aeternam et sous couvert de la Loi, sur la production de la Vérité. Un monopole sur la production de la vérité couvert par l’Etat qui a le monopole de la violence légitime: voila le monde qui disparait et que pleurent ses nombreux thuriféraires: journalistes d’Etat abreuvés d’infos par l’Etat (affaire fillon), scientifiques d’Etat (GIEC), historiens d’Etat etc

    Déplorer la révolution numérique et la post vérité ca n’est jamais que déplorer ce nouveau rapport de force qui veut que ceux qui ne faisaient avant que recevoir le mensonge, peuvent désormais le diffuser, c’est par conséquent déplorer le passage d’une situation de monopole à une situation de concurrence. J’en veux pour preuve que notre quotidien de référence, Le Monde, a lancé ce 1er février son propre Index librorum prohibitorum, en l’espèce une liste de 600 sites classés en 4 catégories, le tout dans le but clairement Orwellien et annoncé comme tel de « vérification de masse de l’information ». Mon dieu…on croit rêver.

    On parle bien du Monde, ce quotidien qui nous a vendu les charmes des Khmers Rouges à leur arrivée au pouvoir, Timisoara, les couveuses du Koweït, le vrai-faux plan Fer à cheval d’épuration ethnique au Kosovo, les armes de destruction massive en Irak, les bobards sur la Libye en 2011, ou encore récemment le quasi-génocide lors de la Libération d’Alep Est (sérieux, ça s’est vu grave, même ses confrères le disent). C’est à dire que si le Monde voulait lutter contre les fausses informations il se donnerait avant tout pour mission d’être irréprochable sur son propre travail…ce qui est très très loin d’être le cas.

    Et puis enfin, regardez toute l’histoire des sciences: jamais le vérité n’a émané des organes « autorisés », des sources « officielles ». Au contraire, elle est toujours née d’une CONTESTATION DU CONSENSUS. Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison disait Coluche.
    Par conséquent, la bonne réponse à apporter aux « fake news » ce n’est surement pas par la glorification du consensus produit par des organes officiels, des docteurs en vérité et des officines autorisées mais justement la possibilité de discuter les faits, la possibilité pour ces faits d’émerger de sources concurrentes.

    Quant à votre condamnation du « doute » au nom de la Vérité, mon dieu… je me contenterai de citer Bertrand Russell:

    « L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes. […] Ne soyez jamais absolument certains de quoi que soit. »

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    1. Monsieur, je vous laisse croire et dire que l’écologisme est une « religion » mais je tiens à préciser que je n’ai jamais confondu « douter », avec comme modèles Montaigne, Descartes et tous les savants dignes de ce nom, et « semer le doute », qui est davantage une action sur les autres que sur soi-même, et rarement bien intentionnée.

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