L’incarnation romanesque

La monumentale biographie de René Girard par Benoît Chantre permet de suivre et de comprendre la genèse d’une œuvre. Pas seulement : elle révèle à propos de ce penseur, réputé solitaire parce qu’il serait « inclassable », les liens vivants qu’il a entretenus avec les chercheurs comme lui en « sciences humaines », les stars de la deuxième moitié du XXème siècle : Lacan, Barthes, Derrida, Foucault, et, plus proches de lui, Michel Deguy, Lucien Goldman et Michel Serres.

Ce qui frappe, cependant, c’est l’absolue originalité d’une pensée, qu’aucune mode, bien évidemment, ni aucune influente théorie dont elle s’est pourtant nourrie, comme la phénoménologie, l’existentialisme sartrien et le structuralisme, ne sont parvenues à détourner de son cheminement, de son développement et de ses résultats propres. Ce qui m’a le plus frappée, pour ne traiter qu’un aspect de l’œuvre complexe laissée par René Girard, c’est son incroyable unité. Il nous en révèle lui-même la nature ; il ne s’agit pas de l’unité mécanique d’un « système », (comme on le croit en comparant la théorie mimétique à une fusée à trois étages) mais de l’unité génétique d’une « intuition ». Très dense, en effet.

De façon plus brève et ramassée que je ne l’ai fait lors de la célébration du Centenaire à la Catho, je voudrais évoquer sur un seul exemple, en quoi consiste cette intuition : Benoît Chantre nous révèle qu’elle a habité le jeune « assistant » Girard avant même sa conception du désir (« désir triangulaire » à l’échelle individuelle, qui deviendra « mimétique » à l’échelle des sociétés). Ses premiers écrits sur Saint-John Perse et Malraux (au début des années 50) en font état : « Le sacré s’impose avec d’autant plus de force qu’on côtoie de plus près le néant ». Le sacré, ici, ce n’est pas quelque chose d’irréel, quelque chose comme le produit d’une imagination « néantisante » (en langage sartrien). L’intuition que Girard attribue au poète (Perse) est, au contraire, une « intuition de l’être au cœur du néant ».

Voyons cela de plus près avec un exemple : la conclusion du roman « La princesse de Clèves ». Sartrien, le jeune Girard a cherché l’authenticité d’une œuvre dans sa capacité de rupture avec l’idéologie dominante. Un héros de roman authentique doit assumer sa liberté en coupant les liens qui le rattachent à une mondanité réglée par des désirs inauthentiques et la mauvaise foi. Et pour un sartrien, la princesse de Clèves, en renonçant à son amour pour le duc de Nemours, en se retirant du monde, « sait mourir en beauté ». Très loin de cette « religion de l’art », l’auteur de « Mensonge romantique et Vérité romanesque », on le sait, mettra l’accent sur la lucidité de l’héroïne de Madame de La Fayette. Si elle fuit le duc de Nemours et le monde, c’est pour échapper à l’enfer de la jalousie, trop consciente que « seuls les obstacles » ont nourri la passion qu’elle a inspirée aussi bien à son mari qu’à l’homme qu’elle aime. La princesse est une des très rares héroïnes de roman à démystifier le désir amoureux et à décider de s’en libérer !

Vous lisez la Biographie, et vous apprenez de Benoît Chantre que précédemment, dans un texte de Girard intitulé « Les vues grandes et éloignées de Madame de Clèves », la conclusion du roman n’a rien à voir avec la maîtrise de soi de l’héroïne, c’est un sacrifice. Mais pas un sacrifice accompli par l’héroïne, pas un sacrifice de soi, non, il s’agit bien d’une mise à mort sacrificielle, une mise à mort suivie d’une résurrection et l’acte meurtrier est accompli par l’auteure du roman sur son héroïne. En sacrifiant la princesse de Clèves, c’est la thèse de Girard, Madame de La Fayette meurt au monde et ressuscite comme écrivain. Il écrit en conclusion de son article : « Il ne faut pas chercher la clef du dénouement ni dans les influences littéraires, ni dans quelque morale du sacrifice, mais dans la récompense que vaut à Madame de Clèves sa rupture avec le duc de Nemours. Et cette récompense, c’est parce qu’elle nous crève les yeux, comme la princesse son amour, que nous ne parvenons pas à la découvrir. Ne la cherchons ni dans le roman, ni hors de lui ; c’est le roman lui-même. »

Girard est en train de travailler à son « histoire du roman », qu’il va intituler « L’incarnation romanesque ». Ainsi, à propos de l’exemple qui nous occupe, sa thèse est la suivante : tout grand roman est autobiographique, même si l’auteur crée un personnage qui ne lui ressemble absolument pas, comme c’est le cas de Flaubert qui finit par confesser : « Madame Bovary, c’est moi. » Madame de La Fayette va donc s’incarner dans son héroïne ; et elle finit par coïncider avec elle au moment précis où celle-ci, qui se voulait absolument différente, découvre que sa passion la rend identique à toutes les femmes. L’auteur d’un roman « réaliste » ne décrit pas ses personnages et particulièrement son personnage principal de l’extérieur, sa technique consiste dans le libre passage de l’intérieur à l’extérieur. C’est ainsi que la créatrice s’incarne dans sa créature. Et cette identification de l’auteur à son personnage entraîne avec elle l’identification du lecteur.  C’est la condition pour que « l’illusion de la fiction se mue en vérité de la parole », qui est le vrai sens de « l’incarnation romanesque ». C’est surtout la condition pour que le sacrifice réussisse : le vrai réalisme selon Girard, ce qu’il appellera la vérité romanesque, exige beaucoup plus qu’une identification de la romancière à son personnage : il lui faut une mort et une résurrection.

Pour se libérer du mensonge mondain et de l’aliénation qui sont la loi du monde, pour accéder à une parole libérée du désir, à ce point de vue divin d’où il devient possible de connaître la « mécanique » du désir et de juger le monde et l’histoire, il faut une sacralisation, donc une mise à mort. La parole romanesque jaillit de la mise à mort et de la sacralisation d’un être de fiction : l’œuvre romanesque serait donc un avatar du sacrifice, voilà ce que dévoilent les analyses préparatoires au premier ouvrage publié de Girard, qui devait porter comme titre : L’incarnation romanesque, et auquel son éditeur a substitué celui que nous lui connaissons, Mensonge romantique et Vérité romanesque.

L’intuition du sacré a donc servi de prélude à une découverte décisive, celle d’une structure sacrificielle où la mort serait productrice de sens. Dans son article sur Saint-John Perse, Girard écrivait « le sacré s’impose avec d’autant plus de force qu’on côtoie le néant ». En écho, cette citation de Proust au dernier chapitre de son livre, Proust lui-même citant Saint-Jean : « En me faisant comme un rude directeur de conscience mourir au monde, la maladie m’avait rendu service car « Si le grain ne meurt après qu’on l’a semé, il restera seul, mais s’il meurt, il portera beaucoup de fruits. »

On apprend donc qu’avant même sa conversion, le mystère chrétien constitue pour Girard le cœur de la vérité romanesque. Il n’hésite pas à parler de « figura Christi » en marge de ses notes sur la princesse de Clèves. Les héros incarnés selon Girard ne sont pas en effet des « modèles culturels », c’est-à-dire des médiateurs externes. Ils ne sont pas des médiateurs de désir, mais des médiateurs de l’absence de désir ; au lieu de l’angoisse et de la fascination, ils apportent la paix et la réconciliation.

Le lecteur de la Biographie est saisi : tout l’œuvre est déjà là en germe, la vérité littéraire, le sacré, forme cachée de tous les grands romans, le sacrifice où la mort est ressaisie dans le mouvement de la vie, la conversion, la mort du « vieil homme » qui fait naître « l’homme nouveau » ; enfin la structure chrétienne des grandes œuvres de la littérature occidentale : le refus de la lutte des consciences, qui est à l’origine des mensonges du monde, et l’identité du Moi et de l’Autre que l’individualisme refuse de voir : c’est une double violence, esthétique et spirituelle, écrit Benoît Chantre, faite au « désir d’être soi ».

René Girard est d’évidence un « penseur apocalyptique » depuis le début. C’est ainsi qu’il faut comprendre qu’à la différence de beaucoup de ses contemporains, il est fondamentalement anti-hégélien. La proximité qu’on a voulu voir entre sa conception du désir selon l’Autre et la thèse hégélienne du désir de reconnaissance est de l’ordre du contresens. Pour Girard, il n’y a pas de synthèse heureuse, le meilleur et le pire croissent ensemble, c’est pourquoi il est un penseur non de la fin de l’histoire mais de la crise : c’est du désordre suprême que naît l’ordre surnaturel. Et il cite souvent Hölderlin « Tout proche/ Et difficile à saisir, le dieu/Mais aux lieux du péril croît /Aussi ce qui sauve ». Cette intuition de l’être au cœur du néant, qu’il trouve chez Saint-John Perse, ou encore l’intuition qu’il y a du bien au cœur du mal, un remède au cœur du poison, de la vérité au cœur du mensonge, et vice versa, cette intuition a irrigué une œuvre complexe, dont la force motrice n’est pas le désir, la libido, comme chez Freud mais l’imitation, la mimesis. Satan n’est que le singe de Dieu.

C’est ainsi qu’il faut comprendre, en effet, que Girard a dû accepter à contre cœur de se voir imposer l’excellent titre de « Mensonge romantique et Vérité romanesque » à son premier ouvrage : ce dualisme, ce duel irréductible des contraires, il n’était pas dans son tempérament de l’accepter de bon gré. Selon lui, pour avoir une chance de saisir quelque chose de la complexité du réel, il faut sortir des oppositions manichéennes et encore plus quand il s’agit de la réalité humaine. Ce n’est pas la subjectivité (le cogito) qui est première et où il faut chercher l’instance suprême, le fondement de toutes les évaluations mais, comme l’on sait, l’intersubjectivité. Or, celle-ci ne se laisse pas enfermer dans des concepts, elle s’exprime surtout de façon métaphorique, dans la grande littérature nourrie des textes sacrés. Et c’est justement parce que « l’incarnation romanesque » avait une tonalité trop chrétienne que l’éditeur a dû proposer un titre plus dans l’air du temps.

8 réflexions sur « L’incarnation romanesque »

  1. L’incarnation romanesque était effectivement un titre merveilleux. Et c’est vrai que tout est en germe dès les premières critiques littéraires produites lors de l’initiation du chartiste devenu professeur de littérature romane pour pouvoir trouver sa place dans l’université américaine. Certains d’entre nous en avaient eu l’intuition en lisant Mensonge romantique et vérité romanesque, la Biographie nous fait comprendre à quel point elle était juste. On pourrait sans doute établir un parallèle, étape par étape allant de l’incarnation à la résurrection, du cheminement du créateur d’un chef d’oeuvre avec le récit évangélique.
    Il est extraordinaire qu’autant d’hypothèses si puissantes soit nées dans une coquille de noix, démontrant, s’il en était encore besoin, la capacité supérieure d’élucidation de la grande littérature face aux sciences humaines et sociales et à la philosophie. Le paradoxe est que c’est un essayiste qui l’a démontré !

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    1. Cher Jean-Marc, tu dis un « essayiste », bon, c’est une injure faite au « Darwin des sciences humaines » par ses détracteurs ! Mais en effet, au temps des « very important papers » c’est-à-dire les brouillons conservés par René Girard et analysés par Benoît Chantre dans sa « Biographie », le théoricien n’était pas encore officiellement né, les articles sur Saint-John Perse, Malraux et celui non publié sur Madame de La Fayette étaient en effet des « essais ». Plus prometteurs que bien d’autres, mais c’est le privilège du biographe, ami de l’homme et si fin connaisseur de l’œuvre, de nous faire apercevoir dans ces « essais » les prémisses d’une nouvelle anthropologie.

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  2. N’étant qu’au début de la biographie, je peux pourtant déjà témoigner que l’œuvre que Benoit Chantre nous propose est essentielle.
    Je la lis à petite gorgée comme un élixir de vie en ces temps de mort qui exige de nous le saint témoignage et la sainte résolution, la narration romanesque de ce qui, au-delà de Girard, nous amène à l’incarnation du miracle de la parole, que cette citation de Claudel résume en elle seule :

    « Dieu veut qu’il y ait toujours deux témoins, l’un d’un côté, l’autre de l’autre, pour consolider le verbe, qui est l’expression d’un fait, pour lui donner, par l’intermédiaire d’une double constatation, une valeur objective : voilà ce qui est arrivé, voilà ce qui est, nous sommes deux, chacun de notre côté pour l’affirmer et pour le confirmer, et nous ne faisons qu’un en ce témoignage. Nous fournissons le poids et le contrepoids, et la Parole est là au milieu qui tient, qui se tient debout. »
    Introduction à L’Histoire de Tobie et de Sara, pièce de théâtre en trois actes de Paul Claudel

    Il n’est plus temps d’attendre, nous avons cette capacité de témoigner, au prix d’une vie s’il le faut et qui n’est plus sacrifice, mais incarnation vivante de la parole enfin interprétée aux chemins d’Emmaüs, de ce qui fit fuir les menteurs à Girard pour nous indiquer à tous l’Exode essentiel et de l’accompagner là-bas, avec le fils du narrateur de l’étrange défaite qui encore aujourd’hui n’est pas reconnue, suivant l’instinct qui dicte le devoir :

    « Le livre intérieur de ces signes inconnus (de signes en relief, semblait-il, que mon attention explorant mon inconscient allait chercher, heurtait, contournait, comme un plongeur qui sonde), pour sa lecture personne ne pouvait m’aider d’aucune règle, cette lecture consistant en un acte de création où nul ne peut nous suppléer, ni même collaborer avec nous. Aussi combien se détournent de l’écrire, que de tâches n’assume-t-on pas pour éviter celle-là. Chaque événement, que ce fût l’affaire Dreyfus, que ce fût la guerre, avait fourni d’autres excuses aux écrivains pour ne pas déchiffrer ce livre-là ; ils voulaient assurer le triomphe du droit, refaire l’unité morale de la nation, n’avaient pas le temps de penser à la littérature. Mais ce n’étaient que des excuses parce qu’ils n’avaient pas ou plus de génie, c’est-à-dire d’instinct. Car l’instinct dicte le devoir et l’intelligence fournit les prétextes pour l’éluder. Seulement les excuses ne figurent point dans l’art, les intentions n’y sont pas comptées, à tout moment l’artiste doit écouter son instinct, ce qui fait que l’art est ce qu’il y a de plus réel, la plus austère école de la vie, et le vrai Jugement dernier. » Ce livre, le plus pénible de tous à déchiffrer, est aussi le seul que nous ait dicté la réalité, le seul dont « l’impression » ait été faite en nous par la réalité même. De quelque idée laissée en nous par la vie qu’il s’agisse, sa figure matérielle, trace de l’impression qu’elle nous a faite, est encore le gage de sa vérité nécessaire. Les idées formées par l’intelligence pure n’ont qu’une vérité logique, une vérité possible, leur élection est arbitraire. Le livre aux caractères figurés, non tracés par nous, est notre seul livre. Non que les idées que nous formons ne puissent être justes logiquement, mais nous ne savons pas si elles sont vraies. Seule l’impression, si chétive qu’en semble la matière, si invraisemblable la trace, est un critérium de vérité et à cause de cela mérite seule d’être appréhendée par l’esprit, car elle est seule capable, s’il sait en dégager cette vérité, de l’amener à une plus grande perfection et de lui donner une pure joie. L’impression est pour l’écrivain ce qu’est l’expérimentation pour le savant, avec cette différence que chez le savant le travail de l’intelligence précède et chez l’écrivain vient après. Ce que nous n’avons pas eu à déchiffrer, à éclaircir par notre effort personnel, ce qui était clair avant nous, n’est pas à nous. Ne vient de nous-même que ce que nous tirons de l’obscurité qui est en nous et que ne connaissent pas les autres. Et comme l’art recompose exactement la vie, autour de ces vérités qu’on a atteintes en soi-même flotte une atmosphère de poésie, la douceur d’un mystère qui n’est que la pénombre que nous avons traversée. »
    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouv%C3%A9,_1927,_tome_2.djvu/25

    Nous sont alors données, par Girard et tous ses exégètes essentiels, les ailes hölderliniennes qui permettent le retour en France, le refus de la tentation si grande pour la démocratie de céder aux injonctions racistes, de prendre parti pour l’un ou l’autre belligérant, renforçant la destruction de l’unique solution, en abattant la seule résistance de la justice face à la force aveugle qui unit ce qui divise en sa destruction même, injonction à taire la Parole qui tient, libre et debout, usant de la liberté offerte pour y renoncer.

    Il est l’heure pour les êtres libérés, d’avoir le courage d’en reconnaître le mystère de la libération et de la liberté comme don de la rédemption toujours à nouveau difficile pour les hommes, et de refuser de retourner à l’état antérieur, car la liberté est le grand don qui conduit à la vraie vie.

    « C’est pourquoi la théologie spirituelle a toujours souligné que le temps de l’Église ne signifie pas l’arrivée au paradis, mais correspond à l’exode de quarante ans d’Israël dans le monde entier. C’est le chemin de ceux qui sont libérés. De même qu’il est toujours à nouveau rappelé à Israël que son chemin dans le désert est la conséquence de la libération de l’esclavage d’Égypte ; de même qu’Israël a toujours à nouveau voulu sur son chemin retourner en Égypte, car il n’était pas capable de reconnaître le bien de la liberté comme un bien, de même pour la chrétienté sur son chemin de l’exode : reconnaître le mystère de la libération et de la liberté comme don de la rédemption est toujours à nouveau difficile pour les hommes, et ils veulent retourner à l’état antérieur. Mais grâce aux actions miséricordieuses de Dieu, ils peuvent sans cesse réapprendre que la liberté est le grand don qui conduit à la vraie vie. »

    https://www.cairn.info/revue-communio-2018-5-page-123.htm

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    1. Un grand merci pour vos citations, Aliocha. En particulier, l’éloge que fait Proust de la littérature, nourrie de ces « impressions » qui sont « pour l’écrivain ce qu’est l’expérimentation pour le savant », me fait penser à cet aveu de René Girard, révélé par la Biographie : de même qu’enfant, il s’était rendu compte soudainement qu’il savait lire, de même, l’intuition obtenue à la lecture des grands romans fut comme une révélation. « La découverte soudaine, indicible, écrit-il, qui fait que là où il n’y avait de sens nulle part, soudain il y en avait partout. C’était un véritable enchantement, mais pas magique, tout à fait intelligible, rationnel, comme un rapport supérieur qui s’établit et ne décevra ni ne trahira jamais. » Cette intuition que la structure des romans est d’inspiration chrétienne, identique à celle des Confessions de Saint Augustin et de la Divine Comédie de Dante lui fait voir les grands romans comme une descente aux enfers suivie d’une ascension ou d’une conversion, une mort suivie d’une résurrection. Où l’on retrouve « l’intuition de l’être au cœur du néant » qui l’avait émerveillé chez Saint-John Perse.

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      1. Merci à vous, je me réjouis tant de suivre pas à pas l’itinéraire de celui qui me permit l’accès dépollué des cléricalismes pétainistes au texte chrétien comme à la littérature où, comme chez benoit XVI, la foi est un choix raisonnable, au regard de cette pénombre proustienne comme dostoïevskienne que tous nous sommes appelés à traverser, afin d’accéder aux insolences de la joie face au nihilisme de tous bords, dont le sourire de la couverture témoigne.

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  3. Le sourire des insolences de la joie, ironie mordante imitée du Rabbi qui descelle toutes les hypocrisies, incarnation romanesque qui contredit les retour mortifères des airs mondains des temps, pour accéder à la toute simplicité du réel enseveli sous nos complexités qui encore ne savent pas renoncer aux représailles, et comprendre que nous serons pardonnés comme nous pardonnons :

    https://www.grasset.fr/livre/rene-girard-9782246835547/

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