Apostrophes…

Bernard Pivot est décédé le 6 mai dernier. Il était né à Lyon en 1935 ; son émission « Apostrophes », diffusée de 1975 à 1990, reste une référence en matière de culture à la télévision. Il y reçut à plusieurs reprises René Girard.

C’est l’occasion d’en voir ou revoir un numéro spécial, diffusé le 21 juillet 1989. Bernard Pivot s’est rendu à Stanford et s’entretient avec René Girard et Michel Serres. Michel Serres vient de publier « Rome », dédié à René Girard, et celui-ci est en train d’écrire son livre sur Shakespeare, les « Feux de l’envie ». Une mémorable scène finale les rassemble en compagnie de quelques étudiants, pour une fable inédite, « Le Renard et le Sanglier ».

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Auteur : blogemissaire

Le Blog émissaire est le blog de l'Association Recherches Mimétiques www.rene-girard.fr

5 réflexions sur « Apostrophes… »

  1. Grâce à une bourse FulBright, j’ai eu le privilège d’être présent sur Stanford en mai juin 1989 afin de rencontrer René Girard. Au « French Department », j’ai aussi fait la connaissance de Michel Serres, Jean-Pierre Dupuy, Mark Anspach, etc. C’était la belle époque (avant le tremblement de terre à venir qui a amené un transfert vers des préfabriqués pendant quelques années au moins).
    Serres nous faisait le cours à partir duquel il publierait « Le Contrat naturel » l’année suivante. Le cours de Dupuy était aussi très intéressant. Je me rappelle de belles discussions sur la rationalité avec des polytechniciens qu’il avait amenés dans son sillon.
    L’arrivée de Pivot a été comme un révélateur : il était clair que le renard avait beau prétendre ne pas s’intéresser aux médias, il aimait bien les caméras et l’a d’ailleurs amplement prouvé par la suite.
    Je peux témoigner que Pivot était sans prétention, parfaitement accessible, vraiment à l’écoute. Il a d’ailleurs fait écho de mon enchantement devant l’accessibilité de la documentation que permettaient les bibliothèques de Stanford.
    A l’époque (l’ère Reagan) en été, durant les vacances, les bibliothèques étendaient leurs horaires (jusqu’à minuit ou une heure je crois bien) au contraire de la France qui ne pouvait vraiment pas soutenir la comparaison.

    Luc-Laurent Salvador

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  2. Inspirant des souvenirs (1989, chute du Mur) et de la nostalgie, ce reportage. Mais bon, ce n’est pas désagréable, la nostalgie, on sait que le bonheur existe !

    Les images des campus américains, Stanford y compris, qui nous arrivent aujourd’hui, n’ont pas grand chose de commun avec celles, variées, intéressantes, merveilleuses, du séjour idyllique de Bernard Pivot en 1989. Le cosmopolitisme a cessé d’être pacifique.

    « La paix par le savoir »; la devise de Michel Serres, (on se croirait au siècle des Lumières !), reste un beau souvenir, associé à l’alliance du renard et du sanglier. Et c’est un espoir (espérons le) pour les générations à venir.

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    1. Je peux témoigner de la justesse de ce constat. Oui, en 1989 les choses semblaient vraiment idylliques sur le campus et cela m’a motivé pour tenter d’y revenir. Mais quand j’ai pu le faire, en 92-93, le « politiquement correct » avait déjà atteint des sommets, surtout à Stanford, au point que René Girard lui-même en venait à faire de l’humour à ce sujet. On ne peut plus actuellement se le permettre, le victimisme ayant atteint des sommets, n’est-ce pas ?

      Luc-Laurent Salvador

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  3. Cher Bernard Pivot. Un lyonnais (un peu de chauvinisme ne fait pas de mal). Nostalgie, oui : toute une époque, comme disait Blier dans la cuisine des Tontons…

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