L’avenir de la Palestine

Il peut sembler naïf de vouloir apporter une solution à une situation que l’ensemble des commentateurs s’accorde à déclarer sans issue. D’un côté se dessine la perspective illusoire d’une victoire totale d’un parti contre l’autre, les perdants seraient alors expulsés manu militari d’un territoire qui a toujours été partagé. De l’autre, les partisans déclarés de la paix réclament une partition ; création d’un État palestinien accolé à un État israélien. Mais la situation d’infériorité et de dépendance économique des Palestiniens, vivant actuellement dans les enclaves qui leur sont plus ou moins attribuées, est insupportable. Cette « solution » est comparée à juste titre à celle de l’Apartheid par ceux-là même qui la défendent au mépris de la réalité. « La Palestine n’est pas un État en attente et Israël n’est pas un État démocratique occupant par accident le territoire palestinien. L’ensemble du territoire situé à l’ouest du Jourdain constitue depuis longtemps un seul État [1] ».

Mais le point le plus important, c’est que les conflits sont sciemment entretenus. D’une part de l’extérieur, par des États islamiques finançant tout mouvement terroriste qui se déclare hostile à l’existence même de l’État d’Israël. Le conflit à l’encontre d’un État et de populations juives dispersées à travers le monde est entretenu pour des raisons clairement idéologiques, mais aussi pour le pouvoir coalescent que procure un ennemi commun (phénomène de bouc-émissaire), clairement désigné en particulier par le parti transnational Baas. Les États hostiles à Israël ne recherchent pas la paix, sinon celle des cimetières, ni ne s’intéressent au sort des habitants palestiniens qui vivent là, ce que l’attaque récente du Hamas confirme.

D’autre part, le conflit est entretenu de l’intérieur par les franges les plus cyniques de la droite israélienne actuellement au pouvoir, ayant indirectement favorisé un mouvement islamiste (le Hamas) à l’encontre d’un mouvement nationaliste (le Fatah). Bien qu’elle soit manifestement contraire à leurs intérêts, on peut comprendre cette manœuvre par le fait qu’elle est agie par un mouvement religieux : le Hamas fut, à l’origine, un mouvement religieux et non pas nationaliste. Ceux qui croient que la religion est une voie de salut ont alors jugé bon de parier sur son développement au détriment du Fatah, nationaliste. Cette croyance en la supériorité de l’option religieuse s’ajoute au procédé bien connu, qui consiste à « diviser pour mieux régner », et qui s’oppose à l’essence même du politique : rassembler la cité. Cette situation inextricable conduit à penser que la « solution à deux États » restera un vœu pieux.

Si l’on élargit le problème en adoptant le point de vue de la théorie mimétique, on constate que « la fin des guerres » conduit à une violence sans fin en excluant la possibilité de désigner un vainqueur, c’est-à-dire, fondamentalement, de trancher par un sacrifice sanglant [2]. De plus, ce conflit porte sur des questions théologiques ou idéologiques, qui ne peuvent se résoudre par la guerre : « De manière plus dangereuse que dans toute autre sorte de guerre, chaque partie est contrainte à présupposer de manière impitoyable son propre droit, et de manière aussi impitoyable le tort de l’adversaire [3]. » Viendra le moment où, lassés de subir un conflit interminable, les habitants d’un même territoire soumis à ce qu’il faut bien appeler une guerre civile, en viendront à souhaiter l’établissement d’un État protecteur commun. C’est là le fond de la pensée de Thomas Hobbes en particulier, sur lequel Carl Schmitt fonde sa propre pensée politique, en précisant que Hobbes ne serait pas venu à promouvoir l’État « avec une joie folle », mais bien par désespoir, en constatant « que la prétention de vouloir toujours avoir raison des théologiens et des sectaires attisait toujours à nouveau la guerre civile [4]. »

Aussi, avant même de pouvoir prétendre être en mesure de proposer une solution politique, il apparait nécessaire de surmonter l’impasse mortifère dans laquelle les théologiens ont conduit les belligérants. La meilleure façon de contester leurs discours de haine, aussi bien que leurs prétendues « bonnes intentions » – et il importe peu que ces discours émanent de l’Islam, du Judaïsme ou de la Chrétienté – c’est d’en considérer les sources. Or chacune de ces trois religions se réfère à la Bible, ce qui devrait nous faciliter la tâche. C’est donc vers ces textes anciens que notre attention doit se porter en priorité.

*****

L’évangile de Jean fait référence à un passage assez intriguant du livre de la Genèse [5]. Jésus, près du puits de Jacob, demande de l’eau à une Samaritaine pour étancher sa soif. Bien que surprise – un Juif adressant la parole à une femme inconnue, appartenant à un peuple considéré comme ennemi, cela « ne se fait pas » [6] – elle s’exécute. Il lui déclare alors que « quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau ; mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif [7]». Son interlocutrice poursuit en évoquant son désir insatisfait : ses cinq maris précédents [8] et son amant actuel, un homme marié, mais elle le renvoie alors à une constatation qui n’a, apparemment, rien à voir avec ce qui précède : « Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous dites : C’est à Jérusalem qu’est le lieu où il faut adorer ».

L’imbrication des aspects intersubjectifs et culturels est déconcertante. L’insatisfaction ressentie par cette femme touche-elle également la sexualité et la religion, le désir et l’attente de Dieu ? En évoquant « nos pères », cette Samaritaine convoque ce qui réunit les partenaires de ce dialogue au-delà de leurs différences et oppositions. Ce qui unit juifs et samaritains, ce sont les patriarches. On comprend alors, rétrospectivement, toute la profondeur de la déclaration de Jésus, réagissant à l’évocation du nom de Jacob. La soif qui conduit à revenir au puits de Jacob est une métaphore du rite sacrificiel ancien, à recommencer, encore et encore. Cette Samaritaine avait certes imparfaitement compris la métaphore, mais lorsqu’elle lui demande s’il est « plus grand que notre père Jacob », elle en appelle à une réponse à la hauteur de son exigence et de son attente, c’est-à-dire de sa « soif » véritable, son attente de Dieu : elle est la première personne à qui Jésus annonce qui il est, et ce tout au début de son ministère. Il poursuit alors : « Ce n’est ni sur cette montagne [9] ni à Jérusalem que vous adorerez le Père (…) Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c’est en esprit et en vérité qu’ils doivent l’adorer ».

La métaphore de l’eau tirée du puits de Jacob, situé en Samarie, renvoie au patriarche, au petit fils d’Abraham. Or Jacob est Israël, littéralement : tel est le nom que lui a donné Yahwe [10]. Israël n’est pas le nom d’une nation, mais le nom donné à ce patriarche, ancêtre commun aux deux communautés. Israël désignera par la suite un lieu idéal, où « coulent le lait et le miel [11] », et qui, selon la promesse faite à Abraham, n’est pas attribué à un propriétaire légitime, n’appartient même pas au politique, puisque la postérité du grand-père de Jacob sera « aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel ». Cette promesse est réitérée à Jacob dans un songe, et elle concerne également « la terre sur laquelle tu es couché [12] », confiée à sa descendance. Mais la question du lieu approprié pour adorer le Père reste sans objet. Par conséquent, l’État d’Israël est bien mal nommé si l’on en croit les textes fondateurs eux-mêmes, puisqu’on ne peut réduire cette promesse à une fondation politique, à plus forte raison lorsqu’elle exclut de sa jouissance une partie de la descendance de Jacob. La proposition que je vais maintenant défendre est donc plus fondamentaliste encore que celles des théologiens fondamentalistes qui se mêlent de politique : elle devrait leur couper l’herbe sous les pieds.

Pour parvenir à la paix, pour réunir les fils d’Abraham et de de Jacob, la solution pourrait consister à débaptiser l’État d’Israël, qui de fait, englobe l’ensemble des territoires conquis et les enclaves qui survivent péniblement derrière ses murs, pour lui redonner son nom véritable : la Palestine. Terme géographique, religieusement neutre ; ou tout au moins indéterminé, puisque toutes les grandes religions réclament des droits prétendument acquis sur cette « terre sainte » : notion particulièrement absurde. Nommer ou renommer ne suffit pas bien sûr, mais cet acte symbolique est peut-être nécessaire pour que les Palestiniens acceptent la présence des vainqueurs sur un territoire compris entre la mer et le Jourdain. Ces vainqueurs sont aussi les fondateurs : ceux qui ont créé cet État qui, depuis des temps immémoriaux, avait toujours été colonisé par des empires. Si le nom de Palestine est légitime, il est donc tout aussi légitime de reconnaitre au mouvement sioniste d’avoir créé cette entité politique. Cet État sera laïc, comme le fut majoritairement le mouvement sioniste, et donc accueillant en son sein tous ceux qui aspirent à y vivre en acceptant ses lois civiles. Les fanatiques religieux y seront explicitement persona non grata. Nous sommes peut-être loin de pouvoir l’envisager, mais il n’y a pas d’autre solution : elle finira donc par s’imposer.

Mais en suivant la même démarche, consistant à revenir aux origines du nom donné à cette nation, on peut tout aussi bien convenir que l’État d’Israël est bien nommé, et qu’il englobe de la même façon tous ceux qui aspirent à y vivre en paix. Et ce, précisément parce qu’il n’entretient aucun rapport avec la géographie. Le patriarche Jacob est un berger nomade luttant contre un inconnu qui le blesse, mais en qui il reconnait « la face de Dieu », ce qui le conduit à être renommé par Celui qui refuse d’être nommé : « On ne t’appellera plus Jacob mais Israël car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l’as emporté [13] » À travers les siècles, on reconnait là certains traits communs, qui ont conduit un groupe d’émigrés à lutter contre l’empire britannique pour fonder une nation indépendante. La lutte se poursuit désormais à l’encontre de l’impérialisme sunnite et chiite, agissant à travers le Hamas et le Hezbollah. Certes, ces groupes terroristes déclarent lutter en faveur du peuple palestinien expulsé de ses terres, mais en se servant de leur misère pour soutenir un projet religieux totalitaire, et en se servant de leurs vies et de leurs corps réduits à l’état de « boucliers humains ». Le terrorisme ne sert pas ceux qu’il prétend défendre.

À condition de devenir un État laïque, Israël peut incarner un projet fédérateur incluant tous les palestiniens en lutte contre les empires et les idéologies religieuses, qui les écrasent. On notera en effet que Jacob n’était pas juif, qu’il vivait dans ces temps qui appartiennent au mythe, antérieurs à la formation du judaïsme et de ses prolongements chrétiens et musulmans, mais aussi, qu’il est le seul homme qui a pu dire : « J’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve [14] ». Ce Dieu qui refuse de donner son nom, ouvre sur l’avenir [15], interdit à l’avance toutes les tentatives de récupération idéologique.


[1] Le Monde du 13 septembre 2023 : Israël-Palestine : trente ans après, les accords de paix d’Oslo sont morts mais personne ne veut les enterrer.

[2] On se réfère en particulier àAchever Clausewitz

[3] Carl Schmitt, Ex captivitatesalus, Ed. Vrin p.154

[4] Ibid. p.160

[5] Et ce d’autant plus que le puits de Jacob n’est pas mentionné dans la Genèse.

[6] On notera que la guerre civile et guerre de libération contre l’occupant romain a commencé par une ultime série de crimes et de représailles entre Samaritains et Galiléens se rendant en pèlerinage à Jérusalem, entrainant la réaction du « service d’ordre romain ». Les habitants de la Galilée étaient en effet obligés de traverser régulièrement la Samarie, la plupart du temps à pied. C’est dans ce contexte que ce passage de l’évangile doit être lu : Jésus se rend à l’un des trois rendez-vous annuels à Jérusalem. La situation n’est pas si éloignée des tensions actuelles.

[7] Jn.4, 13-14

[8] Les exégètes associent ces cinq maris à cinq peuplades païennes qui se seraient mêlées à la population, ce qui confirmerait l’intrication entre la vie intime et le plan collectif dans ce texte. On ne peut cependant déterminer avec certitude si Jean a voulu la souligner en optant pour ce chiffre.

[9] Le mont Garizim, où les samaritains avaient bâti un temple concurrent de celui de Jérusalem.

[10] Gn.32, 29

[11] Ex.3, 8

[12] Gn.28, 14

[13] Gn.32,29

[14] Gn.32,31

[15] Moïse posera la même question à Celui qu’il ne peut pas voir, contrairement à Jacob, reçoit la réponse suivante : « Je serai qui je serai », traduction approchant« èhièasherèhiè » qui emploie un temps particulier à la langue hébraïque, dit inaccompli. Ex.3, 14

24 réflexions sur « L’avenir de la Palestine »

  1. Merci d’essayer d’entrevoir une solution à ce qui se vit en Israël Palestine. Mais je ne pense pas que la solution à 2 Etats souverains soit possible, les risques dantagonisme, de surarmement d’un état souverain à côté d’Israël sont trop grands, ils ne l’acceptent jamais et avec raison. Et Jérusalem, faudrait il que la ville soit coupée en 2.?
    Et puis Palestine n’est pas un terme neutre. C’est Adrien qui a donné le nom à ce pays vers 150 après la 2ème révolte juive pour effacer toute présence juive et chrétienne en ce pays et j’ai lu ou entendu que ce nom c’est philistie, en hébreu comme en arabe il n’y a pas 2 noms distincts comme en français. ( il faudrait vérifier, je ne sais pas où je l’ai lu )
    Nous serions conduits à une nouvelle guerre mondiale pire que toutes les autres.
    La seule solution à mon sens est un État fédéral avec 4 region, une qui s’appellerait Israël, une Palestine, une Gaza, une Jérusalem Capitale. C’est la seule fondée sur une réconciliation. Chacune de ces régions auraient son gouvernement à Jérusalem qui devraient être en dialogue constant et l’autorité fédérale devrait être partagée par une autorité internationale avec 50/° des voix.
    Encore merci de chercher pour trouver une voie de salut pour tout le monde.
    fr. Jean-Gérard Coudène.

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  2. Voici un texte remarquable par son analyse lucide de la situation actuelle, par son information biblique et par l’audace de la solution proposée. C’est ce qui est particulièrement remarquable : croire possible, voire inévitable demain ce qui est aujourd’hui de l’ordre de l’impossible ! Bravo, Benoît, pour votre travail de réflexion et votre message d’espoir.

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  3. Cher Benoît,

    J’admire ton texte mais je ne parviens pas à adhérer à une solution nominaliste. La Genèse est elle-même minée par le nominalisme. D’abord les interminables généalogies. Ensuite les fils de Jacob sont les noms des 12 tribus d’Israël dans mon souvenir.
    Derrière l’espoir d’une terre oecuménique, il y a la réalité de démographies combattantes, chez les orthodoxes juifs comme chez les Palestiniens. Dans l’hypothèse d’une institution à base démocratique comme issue au drame, la règle d’une voix par électeur nourrira une compétition pour la domination. Lord Balfour et la culpabilité européenne cristallisée par la Shoah ont formé un noeud dont je ne vois pas comment il pourrait être tranché. A mon avis, il ne pourra se dissoudre que dans une sécularisation globale et un effondrement des nationalismes comme rongé par une solution acide, évolutions qui n’adviendront pas avant longtemps. Ces choses-là arriveront peut-être engendrées par les évolutions scientifiques et technologiques dont personne ne sait où elles nous mèneront mais à une échéance qui me semble très lointaine quand il s’agit de l’apaisement durable de la situation au Proche-Orient.
    J’espère bien entendu me tromper sur toute la ligne et souhaite que tu aies entièrement raison.

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  4. Cher Jean-Marc,
    Merci pour ton commentaire élogieux. La généalogie d’Abraham peut effectivement être interprétée comme une légitimation des fameuses 12 tribus qui, selon les juifs racistes – dans le sens où celles-ci leur servent à exclure une part de l’humanité qui ne pratiquerait pas leur religion ou leurs gênes – auraient des droits particuliers sur un territoire. Mais en réduisant mon propos au simple développement d’une « solution nominaliste », je crains que tu ne leur fasses la part un peu trop belle. Comme si j’apportais de l’eau à leur moulin, alors que le sens de mon texte est précisément inverse : la généalogie d’Abraham embrasse l’ensemble de l’humanité à venir. La « treizième tribu » d’Arthur Koestler ou ceux qu’on appelle les Palestiniens ont les mêmes droits que les 12 tribus primitives, ces anciennes rivières depuis longtemps diluées dans la mer de l’Humanité…
    Je ne prône pas non plus « l’espoir d’une terre œcuménique », pas plus que l’œcuménisme en général, projet qui me semble aussi sympathique que dépassé, puisque de mon point de vue, le judaïsme et le christianisme ne sont pas des religions, mais la contestation radicale de toutes les religions. Par contre, le nationalisme me semble légitime, puisqu’il faut bien se rassembler pour pouvoir se défendre contre des entités menaçantes : l’État d’Israël ou l’Ukraine démocratiques luttent contre des empires politico-religieux cimentés par l’Islam ou l’Orthodoxie politiques et conquérants. Empires animés par une idéologie religieuse et eschatologique qui leur assigne un but : la conquête du monde, la Parousie, une Apocalypse qui serait à venir et dans laquelle ils s’identifient à l’épée triomphante de l’ange exterminateur. Ce projet commence par la destruction aussi bien des nations existantes que de ces juif idéaux (dans le sens de « l’idée du juif »), accusés de diriger le monde. Car lorsqu’on veut dominer le monde, il faut se créer un adversaire à son image et à sa hauteur : un modèle-obstacle. Les empires s’attaquent donc d’un côté aux nations, et de l’autres au cosmopolitisme associé aux juifs et au capitalisme, ce qui peut sembler contradictoire en apparence. Mais il suffit de se mettre un instant à la place d’un défenseur du totalitarisme pour se rendre compte que la contradiction s’annule. Je défends donc la légitimité et la valeur positive du nationalisme, à condition qu’il soit fondé sur des valeurs démocratiques.
    Enfin, je n’ai pas la prétention de prévoir l’avenir, ce qui serait ridicule, mais il me semble néanmoins que la Révélation nous oblige en quelque sort à nous engager positivement lorsque certaines évidences nous apparaissent, et à les exprimer publiquement. Les chrétiens sont prêtres, prophètes et rois. Ils ont trop tendance à l’oublier et à déléguer à une élite de prêtres (le Pape…), de prophètes (les intellectuels diplômés) et de rois (les responsables politiques) la capacité de trouver des « solutions ». L’aveuglement de cette élite me semble néanmoins patent, qui s’accroche encore à la « solution à deux États » sans daigner se pencher sur la réalité subie par les personnes concernées, sans reconnaitre que ce qui se passe en Palestine-Israël est un concentré de tout ce que les idéologies religieuses provoquent de négatif. Ce point focal réunit en effet, concentre une violence qui se propage au niveau global : nous assistons à une guerre mondiale en gestation entre les empires animés par une idéologie religieuse d’un côté, les nations démocratiques de l’autre. La ligne de partage devient chaque jour plus claire entre ceux qui prennent le parti d’Israël ou du Hamas, depuis les chancelleries et jusque dans les rues. Et dans toute guerre, il faut choisir son camp : à contrecœur évidemment. Mon camp, c’est celui d’un sionisme laïc et démocratique, et par conséquent accueillant tous ceux qui acceptent les lois civiles d’un État démocratique, dont le nom importe peu : Israël (puisqu’il existe déjà, et qu’il est aussi promesse de bonheur et d’abondance pour tous) ou Palestine (puisque c’est ainsi qu’est nommé cet espace géographique).

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  5. Jean-Mohammed ABD-EL-JARIL,(https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mohamed_Ben_Abdejlil), dans  » témoin du Coran et de l’Evangile, Témoignage d’un tard-venu à l’Eglise » a écrit (avant la guerre des 6 jours) écrivait: « Les arabes et à travers eux, beaucoup de musulmans croient fermement que sans la promesse (Balfour, 1917), sans le soutien, la protection et la solidarité des puissances… cet Etat (Israël) ne se serait pas installé en plein cœur du monde arabe, « comme une écharde dans la chair vive »
    En vertu de quels principes, une nation occidentale peut-elle promettre un « Foyer national » prélevé sur une terre qui ne lui appartient pas ? Ni les Palestiniens, ni leurs voisins arabes n’ont jamais ratifié la Déclaration Balfour ni la clause qui chargent la Grande-Bretagne de prendre les mesures nécessaires….. Et cela est d’autant plus injustifié que le mot « foyer » a été employé à dessein…afin d’endormir les susceptibilités des Arabes, tout en laissant la porte ouverte pour l’instauration d’un Etat juif. »

    Depuis, la plupart des pays arabes ont reconnu l’Etat d’Israël…
    Dans ces conditions, toute solution venant de l’Occident est vouée à l’échec. Le grand principe de Jean-Mohammed ABD-EL-JARIL, lorsqu’il s’adressait à ses nouveaux coreligionnaires était  » Comprendre l’Islam de son point de vue à lui, du dedans…et avec amour et respect ». Ces propos sur la création de l’état juif et la guerre de 1948, élargit son principe, mais est encore plus valable. L’Occident a un rôle à jouer, mais n’a pas à apporter de solution.
    Son rôle, après avoir pris conscience de la réalité géopolitique (stratégique et géographique), c-à-d. en écartant une analyse intra Israélienne droite/gauche, d’user de son influence sur Israël pour dans un premier temps lui faire respecter les résolutions des Nations Unis.

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  6. Fxnic,
    Je retiens votre dernière phrase, et surtout : « dans un premier temps ». Lorsqu’il y a une bagarre dans la cour de récréation, l’instituteur doit impérativement, dans un premier temps, séparer les adversaires. Stopper la réciprocité mimétique entrainant une montée aux extrêmes ; c’est bien une mesure d’urgence, et l’ONU ayant été conçue à cet effet, il aurait été sage de respecter ses résolutions : je vous rejoins là-dessus. Mais l’ONU n’a pas l’autorité et les moyens d’action de notre instituteur, et les belligérants ne sont pas des enfants ; ce n’est donc pas aussi simple, d’autant plus qu’il y a eu des guerres pilotées de l’extérieur.
    Dans un second temps, en poursuivant la métaphore de la cour de récréation, et puisque les adversaires doivent cohabiter dans la même enceinte, un instituteur éclairé, par exemple par la « pédagogie institutionnelle », convoquera une assemblée dans laquelle toutes ces situations de violence (harcèlement, injustices, etc.) sont présentées, parlées. On tentera ainsi de revenir aux origines du conflit pour trouver une solution, ou pour simplement le désamorcer, car dans la plupart des cas, il se révèlera sans objet : la TM se révèle ici particulièrement utile, puisqu’elle nous apprend que le modèle-obstacle a plus d’importance que l’objet. C’est bien à cette révélation qu’il nous faut aboutir.
    Nous en sommes jusqu’ici restés à vouloir séparer les adversaires en Palestine, en pensant que cela allait résoudre le conflit, alors que notre instituteur éclairé sait très bien que cette mesure doit rester ponctuelle, qu’elle ne résout rien. La meilleure preuve, c’est que Gaza a effectivement été séparé d’Israël, et que les investissements n’ont pas manqué, de la part des pays arabes, et notamment du Qatar ou de l’Europe, qui auraient pu transformer ce territoire – qui sait ? –en une petite Singapour ? Au lieu de cela, ces sommes colossales ont été investies en armement et en la construction de 500km de souterrains bétonnés, avec les suites que l’on sait. La séparation, durable et constamment consolidée, n’a fait qu’amplifier le problème au lieu de le résoudre.
    Mon article visait à évoquer l’étape suivant la séparation. Comme cela est précisément pratiqué en pédagogie institutionnelle, il s’agit de parler et de revenir aux origines du conflit afin de le désamorcer. C’est pour cela que j’évoquais Jacob, qui me semble constituer le meilleur dénominateur commun que l’on puisse concevoir. Quel que soit le niveau d’animosité entre des entités voisines, elles seront contraintes de se réconcilier un jour, et il est nécessaire de définir le socle sur lequel le futur État israélo-palestinien peut se construire. Car la séparation actuelle ne permet pas que s’établisse une relation d’égalité, même très relative, car les territoires palestiniens sont entièrement dépendants d’Israël. Il y a donc deux solutions :
    – soit « rejeter les juifs à la mer », ce qui est prôné par le Hezbollah et le Hamas, avec le soutien actif des pays arabes (avec duplicité) et de l’Iran (avec détermination), mais cette solution se heurte à la réalité, de même que la solution symétrique (« rejeter les Palestiniens à la mer »)
    – soit accepter la domination de l’entité sioniste (c.a.d. la réalité) sur un État commun, démocratique et laïque. Je précise que la première fois que j’ai entendu l’évocation de cette solution, elle émanait d’intellectuels Palestiniens.
    Sur la déclaration Balfour et « l’écharde dans la chair » des Arabes, permettez-moi de prendre quelques distances. Croire que la lettre d’un politicien anglais adressée à un financier du mouvement sioniste pouvait avoir valeur de fondation étatique ou de projet agressif, c’est à la fois infantile (papa Empire britannique) et encore infantile (c’est la faute des autres, en l’occurrence : les occidentaux). C’est une théorie du complot. Ce territoire palestinien n’appartient ni aux uns, ni aux autres, mais il est à partager, et à ce titre, la responsabilité de la paix incombe à ceux qui l’habitent. Il est bien triste que les Palestiniens, qui souffrent le plus de cette situation (et tout le monde partage leur douleur, y compris, et peut-être même surtout les « occidentaux »), soient manipulés depuis l’étranger par des mouvements terroristes qui ne se soucient nullement de leur bien-être et de leur avenir, mais agissent pour des raisons idéologiques, religieuses, hégémoniques. Mais bien sûr, et là je vous rejoins ; c’est à eux d’en prendre conscience et de décider de leur avenir. Enfin, réduire le peuple Palestinien à leur supposée appartenance à l’Islam, ce serait non seulement irrespectueux (il y a de nombreux chrétiens, Arafat le savait bien, mais aussi des juifs samaritains, etc.), mais c’est faire le jeu de l’Islam ennemi de la liberté individuelle, qui punit de mort tout « apostat ». Les Palestiniens n’appartiennent à personne, aucune idéologie n’a le droit de parler en leur nom.

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    1. Je ne vous taxerai pas d’islamophobie mais d’une ignorance patente et pathétique de l’islam. Vous supposez beaucoup et vous ne prouvez rien et cela enlève une bonne part de crédibilité à votre propos. À qui voulez-vous plaire ?

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    2. Vous avez une fâcheuse tendance à nier les événements historiques et les drames humains. Vous passez sous silence les excès inoubliables de l’extrême droite. Le bla bla prétendument neutre et documenté n’apporte rien à la compréhension d’une injustice que l’occident a longtemps fait semblant d’ignorer, or vous faites partie de cet occident qui a mis le monde, y compris le moyen orient, en pièces.

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  7. Une première chose me frappe dans les commentaires du blog depuis le début du conflit israélo-palestinien : leur rareté et leur prudence qui sont révélateurs de l’extrême difficulté que nous avons tous, ou presque, à prendre un parti, à choisir un camp (contrairement au conflit russo-ukrainien). Donc et tout d’abord, merci à Benoît Hamot de s’être lancé dans cette périlleuse aventure intellectuelle de démêler le vrai du faux, le bien du mal, et de nous faire une promesse d’avenir, en l’occurrence celle d’un État commun, laïque et démocratique.
    Dans ce cas précis, une position girardienne serait simplement de renvoyer dos à dos les deux communautés, en invoquant la violence réciproque qui rend les ennemis semblables, chargés des mêmes fautes. Soit, mais et après ? L’historien Georges Bensoussan propose une solution à deux États, mais pas celle à laquelle on pense d’habitude. De manière plus ou moins explicite, il suggère une formule où la Jordanie actuelle (dont la population est déjà à moitié palestinienne) accueillerait les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, permettant ainsi à Israël de récupérer l’intégralité de ces derniers territoires. Les sionistes ignorent, ou feignent d’ignorer, que le sentiment national palestinien naît au début du XXème siècle, sans doute plus tôt, en tout cas il se manifeste à cette époque par des émeutes contre les colons juifs vers 1920, puis en 1929 avec le pogrom d’Hébron, et finalement avec la grande révolte arabe de 1936-39. La suite est bien connue de tous. Comment imaginer que les Palestiniens animés par ce sentiment national, sans cesse bafoué depuis les premières implantations de colonies en Cisjordanie, puissent accepter d’être chassés de ce qu’il leur reste de terres ? L’humiliation et le ressentiment seraient immenses…
    Du côté israélien, en considérant le retour du messianisme et de l’ultranationalisme actuellement au pouvoir, je citerai à nouveau Romain Rolland et Antonio Gramsci : pessimisme de l’intelligence et optimisme de volonté. Mais je citerai aussi Golda Meir : « Le pessimisme est un luxe qu’un juif ne peut jamais se permettre ». J’ajouterai aujourd’hui : un Palestinien non plus.

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  8. Le texte de Paul Ricoeur, écrit en 1958, entérine l’article de Benoit, comme il contredit à mon sens ses réponses aux commentaires, la responsabilité occidentale ne peut être réduite à une théorie complotiste :

    « Seule la reconnaissance du fait arabe au sein de l’œuvre sioniste et la reconnaissance du fait sioniste au sein de l’entreprise arabe pourrait mettre fin au conflit judéo-arabe. Du moins dépend-il des grandes puissances, qui ont consenti à l’existence d’Israël, de vouloir maintenant sa coexistence avec le monde arabe, puisque c’est le problème qu’elles ont créé en voulant réparer l’échec de l’existence d’Israël au sein de la chrétienté. »

    https://esprit.presse.fr/article/neher-andre-et-paul-ricoeur/perplexites-sur-israel-25816

    J’espère que le lien est encore vivant.

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  9. Bravo.
    Je suis surpris de lire ici une lecture politique censée de se conflit.
    J’ai été plus habitué aux outrances ultra libérales donc de plus en plus droitières sur ce blog.
    Oui la solution à un état est l’unique solution viable…
    C’était la solution des socialistes Israëliens et Palestiniens… les communistes quoi.
    Vous savez les méchants avec des couteaux entre les dents ceux qui ont fait non pas cent mais 400 millions de morts dans le monde quand les Usa ont carressé les vietnamien, les salvadoriens, les jamaïcains, les indonésiens, les Cambodgiens, les Cubains, les Chiliens les Argentins les Coréens, les Irakiens, les Afghans, les Angolais….
    Pardon la liste est trop longue.

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  10. Aliocha, « la responsabilité occidentale ne peut être réduite à une théorie complotiste » : je vous l’accorde volontiers si l’on s’en tient aux faits historiques, c’est-à-dire à la reconnaissance de la déclaration Balfour, et enfin de l’État d’Israël. Mais cette question est beaucoup plus complexe, car comme le remarquable article de Ricoeur le montre, elle touche à des questions théologiques. C’est donc aussi sur ce plan que se plaçait mon article, et mes réponses aux commentaires ne le contredisent nullement, comme je vais tenter de l’expliquer.
    Ricoeur place la question de la culpabilité et de la dette au premier plan. Et c’est bien là le problème, car c’est une façon détournée de désigner un coupable et un responsable de la crise, ou autrement dit : un bouc-émissaire. Comme il ne nous est plus possible, dans un environnement judéo-chrétien, de pratiquer ce mécanisme d’expulsion, ou autrement dit, d’appliquer le principe satanique ouvertement, nous avons tendance à le retourner contre nous. Cela vaut aussi bien pour la personne du toxicomane, comme J-M. Oughourlian l’a montré, qu’au niveau collectif, comme Pascal Bruckner ne cesse de le répéter. Le phénomène satanique se transforme ainsi en un essaim incontrôlable de théories du complot, favorisant et guidant la multiplication des actes de violence à laquelle nous assistons : c’est ce que Girard définit à travers son eschatologie « apocalyptique » : à la fois catastrophique et révélatrice. Chacun se voit ainsi placé au centre du cercle ennemi, ce qui justifie la violence éventuelle de la réaction, contre n’importe qui, ou contre soi-même : « je suis seul et ils sont tous ».
    Ricoeur se situe dans une tendance auto-accusatrice, qui vient de loin (c’est le « Sanglot de l’homme blanc » ou « La tyrannie de la pénitence » selon Bruckner), lorsqu’il évoque : « Le paiement par l’Europe d’une dette historique à l’égard du peuple juif. » (p.871). La question juive, il la pense réglée par l’« Europe culturelle qui s’étend de Vancouver à Vladivostok », et ce par le simple fait de reconnaître l’État d’Israël, mais en créant de ce fait un problème judéo-arabe… « Il nous faut donc assumer les conséquences judéo-arabes de la liquidation du problème judéo-chrétien. » Il en découle que, et nous pouvons le suivre pleinement ici : « c’est donc bien en termes de coexistence et non l’exclusion qu’il FAUT poser le problème judéo-arabe ». (872) Mais il poursuit alors en affirmant que nous sommes désormais en dette vis-à-vis des arabes en ayant soldé notre dette du coté juif…
    La suite, et la conclusion en forme de propositions politiques, est d’un irréalisme patent, bien qu’encore envisageable en 1950 si l’on croit, comme c’est le cas pour ce qui le concerne, que les « superpuissances » ont vraiment les moyens de les imposer. Et il obtient l’aval du rabbin Neher. Il en découle naturellement que si la solution espérée ne vient pas, ce sera encore par la faute de ces fameuses « superpuissances », qui n’ont pas voulu imposer leur solution: par la force?
    Nous sommes en 2022, et l’aggravation du mal ne pouvait seulement être imaginé alors. La situation requiert désormais une approche entièrement nouvelle au regard de l’idéalisme œcuménique et politique de ces deux auteurs. Les religions, à l’intérieur desquelles ils se placent résolument, et d’où ils parlent, ont créé ce chaos : Ricoeur et Neher pouvaient encore croire qu’elles seraient la solution, et ils craignent tous deux qu’Israël ne devienne un État laïque ! Nous savons désormais que ce sont les juifs religieux actuellement au pouvoir qui ont favorisé les musulmans religieux (le Hamas, issu du mouvement des Frères musulmans, et qui ne se soucient nullement du sort des populations palestiniennes) au détriment des mouvements laïques : le Fatah d’un côté, et la gauche israélienne de l’autre. On notera que l’assassin de Rabin était membre du mouvement auquel appartiennent deux ministres récemment nommés par Netanyahou.
    Bien qu’impressionné par la puissance d’analyse et l’honnêteté intellectuelle de Ricoeur, je pense donc qu’il se trompe. En prenant parti pour la constitution d’un État laïque et démocratique commun, je m’appuie comme lui sur le christianisme, mais universaliste : c’est-à-dire catholique dans le vrai sens du terme. Les textes bibliques ne sont donc pas à rejeter pour soutenir ce projet, bien au contraire, et c’est ce que j’ai voulu monter en évoquant la scène du puits de Jacob, et son renvoi vers la Genèse.
    Je citerai deux articles actuels qui montrent, si besoin était, jusqu’où peut mener ce « retour du religieux », qui n’est rien d’autre qu’une régression monstrueuse : ce qui était annoncé, peut-être, dans l’Apocalypse de Jean, à propos de Satan, enchainé après la chute de Jérusalem, la destruction du temple, et l’advenue du Royaume, puis délivré un peu de temps, « dans 1000 ans » :
    « Les surenchères des ministres suprémacistes [récemment nommés par Nétanyahou] encouragent les groupuscules messianiques qui veulent construire le Troisième Temple sur l’actuelle esplanade des Mosquées, à Jérusalem. …Quant à l’Institut du Temple, il a récupéré du Texas cinq génisses parfaitement rousses qui, après leur sacrifice rituel, pourraient purifier de leurs cendres l’esplanade des Mosquées, ouvrant ainsi la voie à la construction du Troisième Temple ». (En Israël, les fanatiques du Troisième Temple à Jérusalem, Le Monde du 3 déc.2023)
    « Cinq génisses parfaitement rousses, nécessaires à la purification rituelle de ceux qui ont touché un cadavre, sont arrivées mardi en Israël en provenance d’un ranch du Texas, alors que l’Institut du Temple poursuit les préparatifs pour jeter les bases de la construction du Troisième Temple à Jérusalem. Les génisses ont toutes moins d’un an et si elles restent 100% rouges et évitent toute tâche qui les disqualifierait, elles pourront chacune être utilisées pour créer les cendres requises par la loi juive pour purifier ceux qui ont été en contact avec un cadavre, a expliqué lundi l’Institut du Temple. Ce niveau de purification serait nécessaire pour permettre aux kohanim (prêtres) de mener à bien leur travail dans un futur Temple. … La Bible dit d’amener une vache rousse pour purifier Israël, et je ne le comprends peut-être pas, mais je fais juste ce que dit la Bible. … Les prophéties se sont réalisées et les Juifs sont de retour en Israël, a ajouté Stinson. Maintenant, ils doivent construire un temple. Mais c’est comme acheter une très belle voiture. Si vous n’avez pas la clé, vous n’irez nulle part. La génisse rousse est la clé pour que le Temple fonctionne comme il se doit. Le fermier qui a élevé le bétail est un fervent chrétien qui s’intéressait intensément à ce commandement et a commencé à élever du bétail pour ce trait » (Du Texas à Israël : des génisses rousses nécessaires pour le Temple arrivent, Radio J.fr, 21/09/2022)

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    1. La question est redoutable de savoir si reconnaitre sa responsabilité dans la Shoah ou la colonisation ferait de l’Occident chrétien un bouc émissaire.
      N’y aurait-il pas là un moyen de toujours se voir du côté du bien, au titre que judaïsme et chrétienté détiendrait une vérité que l’Islam ne saurait formuler, lui donnant alors l’argument d’hypocrisie sur lequel il fonde nombre de ses arguments ?
      Ce que démontre bien l’article de Ricœur et son pessimisme, même à l’endroit des propositions envisagées, est que le sionisme n’est pas laïc à l’origine, mais géo-théologique, ce qui explique le retour incessant au messianisme, ne peut donc qu’exciter en retour le sentiment d’usurpation des arabes et sa dérive fascisante à l’endroit des juifs comme des chrétiens.
      Vous le soulignez vous-même à la fin de votre article : « À condition de devenir un État laïque, Israël peut incarner un projet fédérateur … »
      Il me semble que nous devons convenir que nous n’y sommes pas, qu’il n’est plus alors question de désigner un coupable ou l’autre, mais de reconnaitre que n’est toujours pas résolue la question religieuse, que les juifs ici comme de tous temps sont placés en boucs émissaires de l’incapacité mondiale à savoir s’entendre autrement qu’archaïquement, l’Occident comme l’ancienne URSS leur déléguant en concentré leur culpabilité coloniale, même si Poutine penserait s’en sortir en désignant le rival occidental à la vindicte des émergents qui, Iran comme Chine, comme Turquie, comme Inde, n’ont à la bouche que la geste vengeresse qui ne saurait qu’imiter les désastres impérialistes coloniaux, ceux-là mêmes qui ont enfermés le trésor du texte judéo-chrétien, usant de la geste réconciliatrice pour dominer avec les résultats qu’on connait.
      Saurons-nous encore entendre le son de voix de la victime innocente et qui pardonne, alors que désormais chaque victime est coupable et voudrait de son innocence perdue retourner au culte de la fausse divinité vengeresse au nom des discriminations subies, par incapacité à se reconnaitre persécuteur ?
      C’est ici que la France et l’Europe ont à mon sens un rôle éminent à jouer, dans la mesure où leurs peuples auraient conscience de cette réalité et ne se fourvoient pas à importer ce qu’ils avaient exporté, trouvent ici le seul moyen d’établir la paix en pardonnant à l’ennemi et en renonçant aux représailles, reconnaissant en eux-mêmes et en leur histoire qui par deux fois a mené le monde au bord de l’effondrement, le vice commun à l’humanité qui, comme le reconnaissait de Gaulle en sa parole testamentaire :

      « La France n’en est plus à la domination et à vouloir l’obtenir, mais doit aider à la coopération internationale. »

      On doit reconnaitre que nous en sommes loin, que notre minuscule Macron bouc des violences intérieures se fait donner leçon de morale par Netanyahou le sacrificateur corrompu, que les opinions ont une sérieuse tendance à vouloir voter pour les démagogues, que l’Europe est divisée comme jamais, mais qu’à l’endroit du péril plus que jamais grandit l’idée, merci cher Benoit de nous la rappeler, du puits de Jacob où le Dieu si difficile à saisir ne s’adore qu’en esprit et en vérité.

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  11. Oui, bon, je corrige l’imperfection de mon niveau bac :

    …reconnaissant en eux-mêmes et en leur histoire qui par deux fois a mené le monde au bord de l’effondrement, le vice commun à l’humanité que reconnaissait de Gaulle en sa parole testamentaire :

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    1. Aliocha. À votre premier paragraphe, je répondrai : qu’il ne faut pas confondre la Chrétienté et le christianisme, je pourrais donc vous renvoyer à cette réponse de Girard à Michel Treguer: « Le vrai problème, c’est que Dieu n’a pas de sens pour vous en dehors de son rapport à la société » (1994, p101). Bien entendu, je ne considère pas que cette phrase puisse vous être adressée, mais nous avons parfois une tendance fâcheuse à placer Dieu à notre niveau…La Chrétienté, le judaïsme sioniste et l’Islam sont des phénomènes politiques, et donc forcément dépendants de la violence. Ce que je tente d’exprimer dans cet article, c’est que le retour aux textes place forcément ces idéologies devant leurs contradictions. Être juif ou chrétien, cela consiste effectivement à se placer du côté du Bien, c’est-à-dire de l’espérance, de la vérité et de la raison. Je ne vois pas, pour ma part, en quoi Mahomet, qui poursuit un projet politique, aurait un quelconque rapport avec ces précédents, si ce n’est au titre d’un habillage mystique qu’il aura jugé nécessaire, afin de s’adapter à l’esprit du temps. Une forme de pillage en quelque sorte, pratique également habituelle en ces lieux. De ce fait, la confrontation de l’Islam et du sionisme religieux produit forcément des dégâts, et la seule façon de s’en sortir, c’est de surmonter l’emprise idéologique du religieux ; distinguer le politique de l’espérance biblique juive et chrétienne, rendre à Caesar ce qui appartient à Caesar…

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  12. Benoit HAMOT, Vous avez écrit « Mais bien sûr, et là je vous rejoins ». Non, vous ne m’avez pas rejoint et avez compris, de travers mes écrits. C’est même un complet contresens
    Jean-Mohammed ABD-EL-JARIL a été un frère franciscain, et ce qu’il écrivait sur la Palestine doit être compris selon son principe Comprendre l’autre ’….de son point de vue à lui, du dedans…et avec amour et respect »
    En le citant, j’ai provoqué votre réaction, qui a déclenché celle d’Alliocha et a débouché sur l’éclairage de l’épistémologie de votre article, me permettant de l’exposer dans ce commentaire.
    Il y a deux piliers de la théorie mimétique MRVR, d’une part, la Violence et le Sacré, d’autre part.
    La Violence et le Sacré est le livre fondamental, qui « révolutionne » l’anthropologie. René GIRARD, prisonnier de sa méthodologie exclusive d’intertextualité, s’est réorienté vers les mythes… et n’a pas poursuivi dans cette voie.
    Le principe anthropologique trouvé dans la Violence et le Sacré est celui de sacrifice, comme solution à la Violence. Et c’est un principe anthropologique, car il est sous-jacent à toute décision humaine, à tel point qu’il en devient invisible.
    Et vous l’illustrez, dans vos commentaires, Benoit HAMOT. Vous dites que le HAMAS est un mouvement religieux. Vous oubliez qu’il a été élu et dirige la bande de Gaza. Autrement dit, votre solution ne peut l’inclure.
    Et, vous, comme les dirigeants occidentaux approuvez le but d’Israël de détruire le HAMAS. Et comme détruire le HAMAS, conduit à une guerre contre le peuple gazaoui, ces mêmes dirigeants condamnent les « excès » du gouvernement israélien, en croyant se dégager de la responsabilité du sacrifice de ce peuple.
    La lueur d’espoir est la réaction des opinions publiques (300 000 manifestants à Londres pour réclamer un cessez-le-feu, avec des policiers…..et des juifs).

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  13. Si vous permettez, Benoit, que je pille une phrase du pape François, il me semble qu’elle s’applique même à ceux qui se pensent du côté du bien :

    «Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal.»

    En clin d’œil supplémentaire pour rester serein sur ces sujets de feu, un peu de ce que vous estimez Kitsch et qui pourtant décrit l’enjeu de toute conversion :

    « La religion c’est ce qui relie et rien n’est plus religieux que la haine : elle rassemble les hommes en foule sous la puissance d’une idée ou d’un nom quand l’amour les délivre un à un par la faiblesse d’un visage ou d’une voix. »

    Christian Bobin

    Tout cela permettant grâce à Girard de conclure laïquement : le réel n’est pas rationnel, mais relationnel.

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  14. C’est très beau ce que disent Bergoglio et Bobin… et là réside précisément le problème du kitsch: une beauté qui n’a pas de sens, qui cultive l’apparence, pour plaire à tout le monde, et qui ne nous apprend rien. Dans l’ordre du politique, on appelle cela du populisme. Et cela va forcément de pair avec la désignation d’un bouc-émissaire, qui par définition (girardienne) ne peut être perçu par ceux-là même qui en ont encore besoin. Cela étant dit, ces deux célébrités ne sont en rien mes ennemis, et je ne les classes certainement pas dans la catégorie des « méchants »: ils gèrent habilement leurs carrières respectives, infiniment mieux que je ne saurais le faire.

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  15. Quel bouc émissaire ?
    Bobin gère sa carrière depuis la tombe, François en appelle au grand inquisiteur de Dostoïevski pour éclairer ses dires, serait-il possible que vous n’en entendiez pas le sens ?
    Vos accusations de populisme sont aussi incompréhensibles que vos références à leurs carrières en rapport de la vôtre sont révélatrices.
    La juste frontière est celle qui sépare l’amour du ressentiment.

    https://placestpierre.fr/pape-francois-chaque-guerre-represente-non-seulement-une-defaite-de-la-politique-mais-aussi-une-reddition-honteuse-aux-forces-du-mal/

    https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Fr%C3%A8res_Karamazov_(trad._Henri_Mongault)/V/05

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  16. Si mes propos, qui ne visaient que la paix en creusant les origines du beau nom d’Israël, ont fini par déboucher sur une mise en cause personnelle de son auteur, et ce par un faux Karamazov, c’est sans doute parce que je n’ai pas suffisamment précisé ma pensée. Seul le message de Christine Orsini m’assure que le sens de mon article a été compris. Ou peut-être devrais-je enfin cesser de tenter de me justifier devant les messages anonymes ? Je préfère, devant ce procès d’intention, et pour achever ce travail explicatif, préciser une dernière fois ma pensée, qui ne me semble pas scandaleuse.
    De Bobin ou encore Coelho, dont j’ai lu péniblement un seul roman il y longtemps, je n’ai rien à dire. On a bien le droit de se faire du bien avec la « feel good » littérature. Mais que le Pape réagisse à l’agression de l’Ukraine en accusant l’OTAN, reprenant le discours de Poutine, cela m’a effectivement gêné : lorsqu’on est un chef d’État, un minimum de jugeote me semble requis. Il avait, dés le début de son pontificat, lancé que « l’argent est l’excrément du diable », en citant sans le nommer Luther, qui ne cachait pas son antisémitisme derrière ce genre de propos (mais je ne veux pas croire que le Pape ose encore ressortir ces vieilleries). Bergoglio n’aime pas les riches, qu’il accuse du Mal – ce sont ses bouc-émissaires favoris – et pour lui, nous sommes donc, européens prospères, en charge de nous en repentir. Je vois les choses autrement, sans doute de façon plus dramatique, plus « apocalyptique », en constatant que c’est là où il y a le plus de religions que la violence atteint son apogée ; heureux homme qui ne voit rien venir…
    « Un ministre du culte bien élevé peut traiter des affaires temporelles, mais il doit se tenir à un certain niveau de généralité : s’il a cultivé son sentiment des convenances homilétiques, il ne se permettra pas d’aller plus bas. […] Ces propos désintéressés donneront à entendre qu’on est le porte-parole d’un maître chez qui la curiosité des choses profanes ne va pas plus loin que la condescendance. » (Thorstein Veblen)
    Les véritables franciscains, quant à eux, voyaient les choses tout autrement (voir mon article à ce sujet). Il est vrai que ces frères mineurs dédaignaient les convenances homilétiques pour s’attacher à la réalité.

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    1. Le faux Karamazov anonyme que je suis(!) vous laisse à vos rancœurs , regrettant que vous y cédiez, alors que je citais Ricœur sans animosité et répète qu’effectivement, il serait conseillé aux européens de tirer les enseignements d’avoir usé du texte d’émancipation qui permit leur développement, à des fins de domination, évitant de devoir choisir le camp d’un bien qui ne sait, on le sait, que se soumettre au mal quand il est poussé à la montée aux extrêmes.
      Je ferai donc encore l’effort de vous remercier pour votre article comme je l’ai déjà fait, ce qu’apparemment vous avez oublié, vous demandant pardon d’avoir vu chez vous ce que j’y vois.

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  17. Donc, en résumé et pour reprendre la dialectique des commentaires, on pille la Bible, si j’ai bien mal compris, pour démontrer que les religions sont responsables de la situation en Israël et disculper les européens de toute part de responsabilité dans les mouvements réciproques qui ont abouti à la situation inextricable qui à nouveau met en péril létal le peuple juif.
    Dites-moi si je me trompe, mais il me semble qu’ici, nous en sommes à l’étape proustienne qui pense qu’en nommant le pays d’un nom qui n’est qu’un fantasme de cartographe en chambre : « Nom de pays : le nom »,
    il reste en cette fantasmagorie à effectuer le travail à rebours de le confronter à la réalité, pour accéder à cette vérité romanesque qui sait en dégager l’essence du titre inverse et révélé :

    « Nom de pays : le pays »

    Aussi, quand à l’aide d’un texte prémonitoire de 1958 décrivant avec exactitude cette réalité, on se permet de remarquer que d’une géo-théologie on ne fera pas une géo-politique, ce qui serait l’objet du propos initial, on n’évite pas le piège auquel nous sommes tous confronté, de reproduire les accusations réciproques ou chacun voudrait se disculper d’une faute qui ne saurait se résoudre que par la reconnaissance mutuelle de sa propre responsabilité, qu’il n’y aura de résolution formulable du phénomène religieux que par sa connaissance plutôt que son expulsion, et dont la geste européenne est justement la chaotique tentative plutôt que d’en reproduire les causes et se penser du camp d’un bien qui n’a que les caractéristiques du camp plutôt que du bien, et se voit ainsi fatalement soumis au mal.
    Il n’y a pourtant là aucune accusation, mais constat objectif de la réalité d’un propos écrit noir sur blanc, ce que les citations du pape François et de Bobin soulignaient, mais que n’avais-je pas fait là qui me vaudra les foudres susceptibles qui confondent alors tout en ce galimatias.
    L’église pauvre du pape François est forcément décrite comme contre les riches plutôt que pour les pauvres, l’argent-roi détourné de son rôle de moyen pour en faire une fin devenu un argument luthérien antisémite, la phrase merveilleuse de Bobin enfin, qui décrit en une formule simple le sacré et le saint, se voyant ravalé au Kitsch populiste, alors qu’elle ne fait que tous nous mettre face à notre propre réalité persécutrice, pour finir par en appeler au succès et à la carrière comme dernier argument avant de se vautrer aux fossés des anathèmes de toutes les jalouses condescendances.

    Résulte donc de tout ceci la mise en évidence de l’incapacité que nous aurions à nous reconnaitre mutuellement persécuteur.
    Le nœud dont parle Jean-Marc est là et le reconnaitre permettrait d’éviter de faire de la révélation évangélique et proustienne du sectarisme mondain un nouveau Faubourg Saint Germain.
    Une église pauvre pour les pauvres qui nous éviterait en fustigeant les musulmans ou tous religieux archaïques de reproduire ce qu’on dénonce, reconnaissant que la pierre sur laquelle elle est construite est celle de la triple dénégation avant que le coq n’ait chanté, que le nom qu’on donnerait au pays n’est pas celui répété des injustices sempiternellement prêtées à autrui (nom de pays : le nom), mais celui qui aurait assez capacité de fortifier la justice en lui-même par la reconnaissance de sa réalité persécutrice (nom de pays : le pays), permettant alors aux ennemis qui arriveraient à cette reconnaissance mutuelle de leur semblable identité, de ne plus avoir besoin de la force pour communier au souverain bien, qui est la paix.
    je réitère ici ma demande de pardon, ayant parfaitement conscience que ce n’est qu’en moi-même que j’aperçois autrui, qu’il n’y a ici aucun pillage mais désir(!) de partage, espérant qu’un jour enfin nous trouverons convergences réciproques positives de nos interprétations de personnage de fiction qui, de l’interprétation d’un faux Karamazov, accède à la vérité de notre condition, de persécuteurs.

    La religion de l’amour

    Ô colombes des bois de arak et de bân!
    Témoignez de mansuétude!
    Ne venez pas, par vos lamentations,
    Accroître mon chagrin!

    Faites preuve de compassion,
    Et ne montrez point, par plaintes et pleurs,
    Le secret de mon fervent amour
    Et l’objet caché de ma tristesse.

    Avec elle je converse
    Au crépuscule et à l’aube,
    Rempli d’un désir de tendresse
    Et d’un amour éploré.

    Les esprits se font face
    Dans les bois de tamaris.
    L’inclination de leurs branches sur moi
    A provoqué ma disparition.

    Avec cruels désirs et intense passion,
    Avec des épreuves nouvelles,
    Ils viennent jusqu’à moi
    En prenant de multiples formes.

    Qui sera à moi à Jam’
    À al-Muhaççab près de Minâ?
    Qui sera à moi à Dhât al-Athl?
    Qui aussi à Na’mân?

    Autour de mon cœur, ils tournent,
    Heure après heure,
    Pour l’extase et l’affliction
    Et pour baiser mes pierres angulaires ;

    Comme le meilleur des Messagers
    Le fit avec la Ka’ba,
    Elle, au sujet de laquelle
    La raison se montre déficiente.

    Il en embrassa des pierres inertes
    Tout en restant doué de discernement.
    Quelle est donc la valeur du Temple
    Par rapport au degré de l’Homme

    Combien de vœux et de serments
    A-t-elle faits de ne pas changer.
    Or, celle qui s’est teinte
    À la promesse fut infidèle!

    Quoi de plus surprenant
    Qu’une gazelle voilée
    Montrant un jujubier,
    En faisant signe de ses paupières!

    Une gazelle dont le pâturage
    Se trouve entre côtes et entrailles!
    Ah quel prodige!
    Un jardin au milieu de feux!

    Mon cœur est devenu capable
    D’accueillir toute forme.
    Il est pâturage pour gazelles
    Et abbaye pour moines!

    Il est un temple pour idoles
    Et la Ka’ba pour qui en fait le tour,
    Il est les Tables de la Thora
    Et aussi les feuillets du Coran!

    La religion que je professe
    Est celle de l’Amour.
    Partout où ses montures se tournent
    L’amour est ma religion et ma foi!

    Nous avons comme exemple Bishr,
    Épris de Hind et de sa semblable,
    Et Qays l’amoureux de Layla,
    Et l’affection de Ghaylân pour Mayya.

    Reprise:
    La religion que je professe
    Est celle de l’Amour.
    Partout où ses montures se tournent
    L’amour est ma religion et ma foi!

    Ibn’Arabi, L’Interprète des Désirs.

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  18. Pour que votre article soit bien compris, il aurait fallu être précis et ne pas tourner autour du pot. C’est un article truffé d’arguments idéologiques et auquel il manque plein de références. La prise en compte des résolutions de l’ONU est fâcheusement absente. Votre article n’apporte certainement aucun éclairage nouveau. Votre article se veut théorique et il tombe malheureusement dans les clichés habituels. N’était-ce l’estime que j’ai pour pour l’auteure du blog, je n’aurais pas perdu mon temps à le lire. La religion n’est pas pire que l’idéologie. Lisez le Coran, vous aurez des idées d’articles. Pour conclure, seriez-vous en mesure de nous dire pourquoi le conflit entre les deux organisations dure depuis plus de 75 ans.

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