
par Jean-Marc Bourdin
J’avais ici chroniqué en son temps le dernier roman de Michel Houellebecq intitulé “anéantir” (https://emissaire.blog/2022/01/13/houellebecq-aneantir-la-theor, ie-mimetique/ ). Je m’étais interrogé sur ses rapports avec la théorie mimétique qu’il y condamnait explicitement et sans souci apparent de la contradiction entre son expression théorique et sa trame fictionnelle. Apprenant la sortie récente d’un récit autobiographique, Quelques mois dans ma vie, je me suis astreint à le lire sans plus tarder, non tant en raison de sa promesse éditoriale, un retour de l’auteur sur deux épisodes de son existence médiatique qu’il vivait manifestement mal (une interview menée par Michel Onfray dans laquelle il évoquait le rapport qu’il établissait entre islam et délinquance en France et, surtout, la menace de la diffusion d’ébats sexuels tournés par un obscur cinéaste batave dans un cadre contractuel qu’il conteste devant plusieurs juridictions) mais pour tenter de mesurer si le génie du romancier contemporain français le plus célèbre dans le monde passait ce que je suis tenté d’appeler le “test de Girard” : est génial l’écrivain qui est suffisamment lucide sur les mécanismes mimétiques qui engendrent son désir pour nous aider à dissiper notre propre auto-aveuglement sur ce qui oriente des désirs que nous supposons autonomes. L’archétype en est Proust qui, de Jean Santeuil à À la recherche du temps perdu, opère une conversion pour se reconnaître animé lui-même par le snobisme qui dicte leurs désirs et comportements vains aux contemporains que Marcel fréquente.
Eh bien, il me semble que Michel Houellebecq n’a toujours pas passé ce test avec succès ! Il est plus Jean Santeuil que le Marcel du Temps retrouvé. Dans son affaire de sex tape, comme il est de bon ton de dire désormais, il se pose en victime d’un crypto-cinéaste néerlandais, lequel est à l’évidence un minable profiteur de la célébrité des autres et un adepte du compromat moscovite, bref un agent qui oscille entre performances d’art contemporain et escroqueries à la petite semaine (locutions qui tendent au demeurant à se rapprocher dangereusement ces derniers temps). Houellebecq le nomme le Cafard, ce qui est un moyen à bon compte de l’accuser et de s’inscrire en même temps dans la filiation littéraire de Kafka.
Le voilà donc qui se présente en victime d’un contrat qu’il n’a pas su ou voulu lire alors qu’il accordait explicitement la propriété de la publication de ses ébats filmés à un tiers digne de très peu de confiance, ce dont il aurait eu pourtant l’intuition quasi-immédiate.
Victime du Cafard et de ses acolytes féminines, la Truie et la Dinde (sic), ainsi qu’il les sobriquette, il n’est donc pas encore parvenu au moment où il pourrait se reconnaître avant tout victime de lui-même et de son auto-tromperie. Il continue de se présenter comme un parangon du sexe sans abus de pouvoir et exclusivement soucieux du plaisir partagé alors que l’épisode sordide de son film érotique a été malignement présenté par son instigateur (le Cafard) comme le résultat de l’admiration que lui voueraient certaines de ses lectrices. Tout au plus concède-t-il à ce stade naïveté, lenteur d’esprit et incompétence linguistique pour expliquer qu’il se soit aussi imprudemment engagé. Pour quelqu’un qui a su gérer de multiples contrats d’édition en France comme à l’international, changeant à l’occasion de cocontractant, et un remarquable promoteur de ses nouvelles parutions (il souligne d’ailleurs son amitié et sa complicité avec Bernard-Henri Lévy) autant qu’un talentueux acteur de cinéma (il rappelle au passage son amitié avec Gérard Depardieu avec lequel il a partagé et dont il a volé la vedette de Thalasso, tant sa puissance comique y est exceptionnelle ainsi que le plaisir qu’il a eu à tourner un nouveau film avec Guillaume Nicloux début 2023), il est loisible de s’interroger : l’écrivain reconnu, publicitaire efficace de ses œuvres et acteur au naturel saisissant, se retrouverait totalement pris au dépourvu lors d’un tournage sordide organisé par des pieds nickelés hollandais ?
Fait aggravant, il ne manque pourtant pas de louer les qualités de lucidité de sa femme en la circonstance. Elle qui aurait dû le protéger se retrouve malgré tout à la manœuvre durant toute l’affaire. Houellebecq nous apprend au passage qu’il recourt aux services et à la supervision de son épouse pour ses exercices de libertinage à répétition. Le voilà dans une sorte de triangle amoureux où la figure du médiateur aperçue dans Le curieux impertinent de Cervantès et dans L’éternel mari de Dostoïevski se réincarnerait dans une épouse qui régenterait leurs relations extraconjugales destinées à maintenir en état de marche la libido de Michel H. Si on le suit, la proposition du Cafard aurait été acceptée dans le but exclusif et sans contrepartie mercantile de filmer à titre privé des ébats trioliques avec son épouse et une comparse qu’il leur aurait fournie.
Comme il l’avoue complaisamment, Houellebecq est toujours victime d’une profonde insuffisance d’être que révèlent ses addictions persistantes à l’alcool, au tabac, au sexe et, probablement, à la notoriété. Au tout début de son œuvre, dès son essai consacré à Lovecraft en 1991, il déplorait pourtant non sans raison que la valeur d’une personne se mesurait désormais à son potentiel érotique et sa performance économique. Il semblerait que sa propre valeur se mesure encore et toujours à ces aunes : il n’en a pas encore adoptées d’autres. Il reste ainsi loin de la conversion romanesque qui devrait le libérer de toutes ces aliénations. On comprend mieux ses réticences à l’égard du désir mimétique. Il n’est toujours pas guéri, comme si son indéniable talent médiatique n’avait pas (encore) passé le seuil du génie littéraire.
J’apprends que Michel Houellebecq, dont « l’insuffisance d’être » n’avait échappé à personne, est « le romancier français contemporain le plus célèbre dans le monde ». C’est terrifiant ! Non ?
« Où va le roman ? » se demandait René Girard en 1957. Dans l’avant-propos de « La conversion de l’art » où sont réunis divers articles, dont certains sont des écrits de jeunesse, des articles d’avant la « révélation » du désir mimétique, Girard écrit : « Mais était-il possible de renouveler le roman après Proust ? Je ne vois pas comment. »
Pour Girard, même si les détails différent, le roman contemporain a toujours la structure d’une ascèse. Cette structure, écrit-il, « est celle de la chute et du rachat, dont le Raskolnikov de Dostoïevski nous offre, peut-être, l’exemple le plus net. (…) Le héros est toujours le chiffre d’une transcendance, celle du romancier lui-même ou celle qu’il veut suggérer à son lecteur. Rejeté par le monde, le héros finit par vouloir son exil, car le monde des hommes se révèle éthiquement et esthétiquement faux ; le sens de l’expérience se renverse lorsque le héros pénètre dans un monde plus vrai, mais caché, qui éclaire par contraste le monde faux, le monde trop réel des foules. » (Conversion de l’Art, p.78)
Jean-Marc Bourdin constate que notre romancier national (hélas) est très loin d’une « conversion romanesque ». Il en est aux antipodes. L’exaltation de la sexualité a remplacé chez lui l’exaltation de « l’amour romantique » : en aucun cas un remède, plutôt un symptôme du même malaise spirituel, aujourd’hui considérablement aggravé ! Pour conclure ce commentaire, je cite encore Girard : « La sexualité n’est pas, comme le croyait Freud, le principal ressort de notre existence, mais un miroir qui la reflète en totalité. C’est ce miroir que nous tend le roman contemporain. Et nous y voyons apparaître, de plus en plus nettement, l’échec de l’entreprise prométhéenne. » ( article de 1960, dans « Géométries du désir », p.218) En ce sens, les écrits de Michel Houellebecq sont des reflets chaque fois plus révélateurs.
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Un grand merci Christine pour ces références indispensables. J’espère que les lecteurs du blogue auront la curiosité de lire ton commentaire.
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Mais ne serait-ce pas précisément cela qui explique le succès de Houellebecq ? Ce miroir qu’il nous tend, et dans lequel nous pouvons reconnaître notre « insuffisance d’être », l’étalage de la fausseté « esthétique et éthique » du monde, sans transcendance qui pourrait nous sortir de cette nuit, puisque nous avons rejeté la seule transcendance capable de cet exploit ? Personne, je pense, ne lit Houellebecq pour trouver un sens à sa vie. Au moins, on ne peut pas lui reprocher de vouloir réhabiliter le mensonge romantique.
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J’ai même des doutes sur l’abandon du mensonge romantique en l’espèce. Sa présentation d’un sexe tendre entre adultes consentants où son héros mâle / incarnation et porte-parole de l’auteur semble préoccupé du plaisir qu’il donne plus que de celui qui lui est donné alors même qu’il est obsédé par son « potentiel érotique » me paraît typique de l’auto-tromperie que constitue le mensonge romantique.
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Tu as raison, mais j’ai l’impression qu’il s’agit là d’une évolution récente, une recherche maladroite de la rédemption romanesque dont ses premiers romans étaient dépourvus. Il a aussi commencé à parler de foi, d’amour authentique… Prochain titre : A la recherche de l’amour perdu ? Ironiquement, tout cela le rend beaucoup moins intéressant à lire. Peut-être est-ce cela, l’épreuve susceptible de l’amener à la conversion romanesque : la désaffection de son public, la chute brutale de son piédestal d’auteur à succès ?
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Il ne veut pas réhabiliter un mensonge mais il entend lui substituer une « vérité » qui à nos yeux de girardiens est un autre mensonge.
Girard explique dans son article de 1960 qui traite du « nouveau roman » comment « l’individualisme se retourne contre lui-même. »
La sexualité a remplacé l’amour mais elle rend le même service à l’ecrivain : elle lui est un instrument de justification de soi.
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Remarquez, Christine, que tous les grands déconstructeurs font la même chose, comme si, en contemplant le champ de ruines qu’ils laissent derrière eux, ils se sentaient soudain coupables, honteux… Alors ils essayent de reconstruire en catastrophe quelque chose qui tient debout, ce qui n’est pratiquement jamais le cas. Je pense à Nietzsche en particulier. D’ailleurs, Jésus ne fait pas autre chose en annonçant le Royaume, mais il y a une différence cruciale : Jésus accomplit les prophéties, il sait avant de déconstruire le sacré ce qu’il faut reconstruire à la place. Girard s’appuie sur cette « déconstruction responsable », jamais il ne propose de « solution Girard » pour remplacer l’ancien monde par une utopie de son cru.
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La laideur à ce point-là, moi, j’dis que ça devient gênant ! (Michel Audiard, à peine détourné !)
Blague à part, cet article m’a incité à écouter une partie de cet entretien avec Michel Onfray sur le site de « Front Populaire » mise en ligne en février 2023 : « Islamisme, guerre civile, guerre de religions » (https://www.youtube.com/watch?v=BxGSWEsZbd0&t=2s). Parfaites incarnations de l’islamophobie savante qu’ils sont l’un et l’autre, ils sont bien en peine d’expliquer l’islamophobie populaire qui va contribuer à mettre le RN au pouvoir bientôt (sauf peut-être Onfray qui fait une brève allusion à Girard vers 6:10, allusion pertinente d’ailleurs).
Comme il le dit lui-même, Houellebecq est très surfait !!
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La bolloréisation des esprits est en marche.
Onfray cite Girard pour signifier que nous n’avons plus cette capacité de faire bloc contre la victime, que nous sommes donc une civilisation morte.
Houellebecq de sa lippe fatiguée par ses addictions ne peut que lui susurrer qu’il a raison.
Le procureur s’abime aux relations mondaines qui lui assureraient une audience comme tous les signataires d’un pacte dont ils ne mesurent pas ce qu’il signifie d’injustice.
Les bêtes montent et descendent sur l’arbre qui leur est destiné aux jardins de Montretout, se rêvant aviateur pour jeter hors de l’appareil leur semblable comme leur indique les pendules de la pensée magique qu’ils osent nommer christianisme.
Bienvenue en enfer!
La procession retourne au temple en ruine pour tenter de relever l’ordre perdu, sous les considérations cyniques des esseulés sur le flanc de leurs abstentions, à quémander eux aussi une reconnaissance qu’ils refusent aux autres, tout est dans tout, comprenez vous, et réciproquement.
Chacun finalement ingurgite son aliment, continue son ostinato invraisemblable qui ne sait trouver son rythme qu’à verser le sang de l’agneau plutôt que de d’y laver sa robe, refusant de se présenter devant le corps sacrifié relevé en trois jours du seul frère qui puisse mener au père de toutes les vérités.
C’est ainsi et le droit chemin est tracé, les Sisyphe sans fin reconstruisent le mensonge du mythe qui leur permettrait d’usurper l’éternité, alors que la pierre qu’ils poussent en haut de la colline indique pourtant quelle est la saine et sainte fondation qui accorderait le repos, éviterait l’orbite qui permet de se penser omnipotents, dans la mesure où ils ont à disposition un autre à sacrifier qui serait le mal quant eux ils sont le bien, et tournent, tournent comme déments autour de leur nombril mortel.
Jamais la vision apocalyptique n’aura été si clairement dessinée, le choix est à la main de l’humanité, il suffirait de refuser pour y souscrire l’invitation chez Bolloré, chez tous les Onfray, les nietzschéens publicitaires qui préfèrent à la rédemption la minuscule notoriété des succès d’un jour, complices de la destruction de l’éternité, et rêvent de puissance romaine pour mieux en réitérer l’échec sempiternel de la glorieuse vanité.
Que la paix protège ma vie, et la patience.
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😂
Bravo pour ces quelques lignes vraiment très drôles ! Sur un individu dont les frasques sont plutôt assez glauques !
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Je trouve aussi que Houellebecq est devenu « moins intéressant à lire ». il s’est assagi ou il ne sait plus refléter la société. Il tient pourtant la matière d’un immense roman s’il veut bien dépasser sa complaisance envers le porno. Dans cette triste affaire qui le contraint à se justifier et à s’exposer piteusement, il pourrait se reconnaître dans les milliers de personnes victimes de harcèlement ou de chantage allant jusqu’au suicide via des « documents » à caractère sexuel. Le pire étant les filles ados ou jeunes adultes piégées par des garçons de leur âge qui jouent la meute contre celle qui faisait confiance et est devenue leur proie. Il pourrait lier cette violence collective du quotidien à celle de l’industrie du porno et son exploitation des corps de femmes, enfants, hommes dans le monde entier, ses milliards de revenus, son caractère massif et technologique, son état de quasi obligation morale. Il pourrait reprendre ses romans et se demander pourquoi cette forme de sexualité tient une place de plus en plus importante dans notre monde moderne : il en est le témoin privilégié et depuis peu, la victime.
Dans quelque articles à son propos, Houellebecq décrit une réaction intéressante. Il raconte avoir tellement honte qu’il n’ose plus entrer dans les magasins de son quartier où tout le monde le connaît. Ses amis lui répètent que les gens ne lui reprochent rien, que rien n’est changé pour le public (ce qui est évident), la honte est la plus forte. Qu’il aille au bout de cette honte, qu’il comprenne que c’est elle qui fait plonger les victimes, qu’il se demande pourquoi le regard des autres est si important.
Mais Houellebecq est aussi l’homme qui a écrit la tribune contre l’euthanasie en juillet 2019, après la mort de Vincent Lambert. Dans Anéantir, son personnage principal malgré toutes ses angoisses et souffrances n’envisage pas le suicide. Dans l’entretien pour Front populaire, il soupire qu’il devra prendre sa plume pour écrire contre le futur projet de loi. C’est courageux. Il n’y a que des coups à recevoir et personne ne s’y risque parmi les gens de son niveau de célébrité.
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Courageux? Je ne sais pas… Mais je trouve Houellebecq particulièrement obscène lorsqu’il prend la pose du moraliste. Il me semble qu’en prenant ce rôle à contre-emploi, il cherche encore à attirer les regards: si ses positions manquent totalement de profondeur, peu lui importe, puisqu’il fait le buzz… Ce rôle de moraliste, il le partage encore avec Onfray: ce sont deux tricheurs, deux bateleurs de foire et je déplore seulement que nous soyons entrainés à deviser sur ces bouffons… Rien que sur « Traité d’athéologie », deux livres ont été publiés dans le seul but de rectifier les innombrables erreurs qu’il contient! Ces deux là confondent la position du moraliste et celle du procureur: ce sont des « accusateurs publics », et vous connaissez la traduction hébraïque…
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La réponse de Onfray au livre de Houellebecq :
« J’ai jadis écrit un livre pour dire tout le bien que je pensais de “Soumission”, ce roman de la collaboration, de toute collaboration. J’ignorais que, si ce texte tapait juste, c’est qu’il s’agissait d’un autoportrait. Je n’avais pas vu qu’il était un héros de son roman – le héros de son roman. Je pensais qu’il n’était que le miroir du nihilisme, il est en fait sa photographie en haute résolution. »
https://www.tribunejuive.info/2023/06/01/michel-onfray-houellebecq-heros-de-soumission/
Nos deux intellectuels sont donc des chiffonniers qui se querellent comme des enfants quand ils n’ont plus les musulmans pour se réconcilier.
Ne leur reste, comme le souligne le philosophe à la fin de son texte, à s’apercevoir que ce sont eux les héros de leur divorce, et peut-être effectivement le romancier aura-t-il l’honnêteté d’accéder à la vérité romanesque dont ici nous savons réellement qu’elle est toujours le récit d’une conversion .
Puissent les Romains entendre la parole des Romains, et cessent enfin, ayant les idoles en horreur, de commettre des sacrilèges :
« O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. »
https://saintebible.com/lsg/romans/2.htm
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Du nombre et de la richesse de vos commentaires en dépit de la médiocrité du texte commenté, je déduis que la puissance critique de Mensonge romantique et vérité romanesque (Deceit, Desire, and the Novel dans l’édition anglo-saxonne, c’est-à-dire Tromperie, Désir et le Roman) n’a rien perdu de sa pertinence. Comme nous le rappelle Christine, Girard ne voyait pas ce qui pourrait advenir du roman après Proust, le programme de la révélation des mécanismes du désir mimétique ayant été accompli. Est intervenue depuis la séparation entre autofiction et exofiction, perdant l’extraordinaire potentiel du « Mme Bovary c’est moi ». Dans l’autofiction, nous avons « Gustave c’est moi » et dans l’exofiction, « Mme Bovary, c’est ce que je veux en faire ». Il me semble que nous y avons perdu.
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Je ne peux plus « liker », c’est dommage, ça économise des commentaires sur les commentaires et ça permet de dire qu’ on aime !
Donc, j’aime tous les commentaires de cet article, lui-même très bien venu en cette période estivale où l’on aime lire et relire, des fois sans se demander pourquoi. Merci, Jean- Marc.
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